Histoire de la pensée juridique

Thèmes abordés

Bible, Grèce antique, Rome antique, Droit sacral, Droit des gens, Droit divin, Droit de la nature, Droit naturel, Droit positif, Droit romain, Droit médiateur, Scolastique, Révolution, Codification

Résumé du document

Il s'agit d'une discipline nouvelle sous cet intitulé. Cette matière croise deux regards, un regard proprement historique et un regard théorique. L'objectif est de reconstruire la cohérence de la pensée du droit. Il faut alors se tourner vers les institutions, les normes et le « discours des juristes » qui sont de diverses sortes : le discours dogmatique et la littérature doctrinale mais également le discours pratique (plaidoyers, motivation des décisions contentieuses).

Il va s'agir de comprendre comment sont pensés les fondements du droit, ses formes et le pourquoi de ces formes, les catégories dans lesquelles on distribue le contenu normatif, les principaux concepts et les méthodes utilisées par les juristes.

Extraits

[...] Conclusion sur la réussite de la codification. Si la codification a réussi, cela veut dire que l'appropriation du droit par l'Etat est devenue une réalité, qui ne connaître des remises en cause que postérieurement, avec ce que nous vivons aujourd'hui, l'apparition de degrés supérieurs à l'autorité de l'Etat. [...]

[...] En effet, il est en mesure de la connaître, de la comprendre au moins partiellement, et à ce titre, lorsqu'il lui obéit, c'est par une obéissance raisonnable, volontaire. Cela implique la liberté, une possibilité de refus. Par conséquent, l'homme obéit à la loi de nature, parce qu'il la comprend parce qu'il en discerne la raison, il en comprend la justice. A partir de cette présentation de la hiérarchie qui permet de comprendre le droit naturel dans cet ensemble, plusieurs points importants doivent être notés, qui vont structurer la réflexion politique et juridique. [...]

[...] L'opération instaurée entend opérer une étatisation du droit. Justinien dit très clairement le devenir juridique de son texte. Une fois le travail matériel effectué, il annonce qu'il va promulguer le texte, le faire reposer sur son autorité de législateur, et il indique que désormais, toutes les règles rassemblées par des commissaires doivent être considérées comme reposant sur la seule autorité de l'Etat. Les formules de Justiniens sont claires, toutes les règles sont rattachées à l'autorité de l'Etat. Les règles viennent du passé. [...]

[...] Nouveau regard sur le temps, qui conduit les esprits à mettre d'avantage l'accent sur l'aspect historique dans la formation et dans la vie des sociétés, et c'est donc le droit, et notamment le droit romain, qui est pensé différemment. II – Le droit saisi par l'histoire. Une attention nouvelle portée à l'histoire. Cela conduit à resserrer les liens entre nation, culture et droit, et cela est à l'origine de la mise en perspective du droit romain. Nation, culture et droit. Ce mouvement se développe dans tous les pays. [...]

[...] Ces théologiens s'intéressent au droit, et essor de la grande scolastique. On peut parler de Saint Thomas d'Aquin, qui a enseigné la plus grande partie de sa vie à la Sorbonne. Citons également Saint Bonaventure. Et au XIVème siècle, Guillaume Ockham, qui va diffuser des thèses nominalistes. Les maîtres de la faculté de théologie prennent l'habitude de consacrer une partie de leur enseignement aux questions de droit, d'où deux parties que l'on rencontre chez tous, une partie consacrée aux lois (De legibus) et une autre partie qui traite de questions de mise en œuvre du droit (De justitia et jure). [...]