Histoire des idées, refonder les sciences, Hume, Kant, Martin Heidegger, Wittgenstein, Gottlob Frege, Kelvin, progrès de la logique mathématique, Bertrand Russell, physique, Newton
La fin du XIXe siècle opère une réflexion sur les fondements des mathématiques - c'est le modèle des sciences, il faut repenser ce qui justifie leur prééminence, du point de vue global : le kantisme a lié l'épistémologie moderne à l'idée que notre pouvoir de connaître est lié à notre capacité de jugement. Il oppose jugement analytique et jugement synthétique.
[...] l'impossibilité de transformer complètement la chaleur en travail mécanique. Cela montre que les principes sont asymétriques : ce qui remet en cause le caractère mécanique du calcul newtonien des forces (en mathématiques classiques, les équations sont symétriques et réversibles). Pour rendre compte de ces nouvelles lois, Clausius invente le principe d'entropie qui gouverne le passage d'énergie d'un corps à un autre : l'échange d'énergie entre deux corps tend vers l'équilibre (un corps froid + un corps chaud = un ensemble de deux corps « tièdes ») ce qui correspond à une augmentation de l'entropie (qui est irréversible : on ne peut plus revenir à l'état précédent, froid/chaud). [...]
[...] C'est dans un tel cadre que Mach remet en cause des notions aussi fondamentales que celle de causalité (il préfère la notion neutre de « relation fonctionnelle entre variables ») ainsi que l'idée d'espace et de temps absolu (ce qui annonce Einstein). Cette pensée aura une influence majeure sur celle de Rudolf Carnap (1891- 1970) qui essaiera de refonder le rationalisme en partant de l'idée que le savoir qui nous permet de décrire le monde est en fait issu d'une construction logique (d'où le rôle essentiel de la rationalité) à partir de notre expérience concrète du monde qui nous entoure : celle-ci est constituée « d'éléments de base » — sensations, vécus élémentaires — que nous regroupons et que nous organisons selon une structure logique (La Construction logique du monde, 1928) La révolution quantique Parallèlement à la remise en cause du cadre d'ensemble de la physique, il convient de rappeler, dans la lignée des travaux issus de la thermodynamique, la révolution quantique : celle-ci est due au physicien allemand Max Planck (1858-1914), qui, à partir de recherches sur le rayonnement, émet l'hypothèse que l'énergie n'est pas une grandeur continue — comme on le pensait traditionnellement —, mais qu'elle est émise par petits « blocs » discontinus (ce qu'il appelle les quantas). [...]
[...] Frege essaie de formaliser la langue de la pensée, ce qu'il appelle l'« idéographie » (Begriffschrift, 1879). Il reproche au langage son « instabilité » et sa « mutabilité » : « aussi avons-nous besoin d'un ensemble de signes, purifiés de toute ambiguïté, et dont la forme strictement logique ne laisse pas échapper le contenu. » Dans Les Lois fondamentales de l'arithmétique (1893-1903), il opère la distinction fondamentale entre sens (Sinn) et référence (Bedeutung) : un énoncé peut avoir un sens même s'il n'a pas de référent (l'exemple qu'il donne est l'énoncé suivant : « Ulysse fut déposé sur le sol d'Ithaque dans un profond sommeil », cela a un sens, mais le « référent » est un personnage mythologique qui n'a pas sans doute pas existé, il n'y a donc pas référence dans l'énoncé). [...]
[...] Mais Kant pense que les formes qui nous permettent de connaître les phénomènes sont inscrites empiriquement en nous (ce sont les « cadres » de notre pensée : espace et temps : ce que Kant appelle les catégories de l'entendement) en fait, Kant réagissait à un double danger : celui du dogmatisme : ne pas laisser une raison construire des systèmes qui échappent à notre intuition (ex : Leibniz, et les monades, ainsi que les mathématiques aux conséquences contre-intuitives : l'infini, le calcul intégral, etc.) Celui du scepticisme : c'était le risque de l'empirisme d'un Hume (dont Kant disait qu'il l'avait « réveillé de son sommeil dogmatique ») qui fonderait tout sur la connaissance issue des sens (l'inverse du système dogmatique). Kant établissait un système équilibré, qui échappait aux deux écueils, car les catégories sont inscrites dans notre entendement : elles sont donc immuables, mais la connaissance du monde n'est pas pour autant innée (ce serait du platonisme). [...]
[...] Mais ce cadre d'explication commode (et efficace pour les calculs concrets : d'où son succès durable) va être remis en cause par les travaux de Sadi Carnot, qui va tenter de rendre compte de la force motrice obtenue par l'échange de chaleur (Réflexions sur la puissance motrice du feu, 1824). Depuis le XVIIIe siècle, le problème de la pompe à vapeur (Newcomen, 1712) — lié aux enjeux économiques et industriels de l'extraction du charbon ou du fer dans les mines — avait été au cœur des préoccupations techniques : l'activité motrice est obtenue par la mise en contact d'un corps froid et d'un corps chaud, ce qui développe une énergie motrice. [...]
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