Nous allons d'abord développer une thèse traditionnelle : le commandement évangélique "tu aimeras" exprime l'essence et l'originalité du christianisme. Dans la célèbre formule, tu aimeras ton prochain comme toi-même, on trouve, en effet, le commandement qui concentre ce que l'on appelle la "morale chrétienne". Ce commandement est aussi traditionnellement pensé comme ce qui distinguerait radicalement le message évangélique, du nouveau testament, du message vétérotestamentaire.
Cette thèse se heurte néanmoins à une objection de bon sens, selon laquelle la formule prêtée au personnage du Christ est en réalité exprimée à plusieurs reprises telle quelle dans le corpus vétérotestamentaire. Avant d'être une formule chrétienne, c'est d'abord une formule juive. On la trouve dans le Lévitique chapitre XIX (troisième des cinq livres du Pentateuque) (...)
[...] Ce qui la distinction entre agir par devoir et agir conformément au devoir est une différence capitale Universalité La perspective morale moderne semble aussi préparer voir fonder par le christianisme sur un autre point qui n'est plus l'insistance sur l'intention et la subjectivité mais l'insistance sur l'universalité. Dans la formule tu aimeras On conçoit que l'exigence morale est intérieure et subjective, l'amour, mais elle est aussi universelle car elle s'adresse au prochain. Encore faut-il s'entendre sur qui est mon prochain ? On peut et on doit éliminer tout de suite une interprétation qui est vicieuse. Mon prochain ce n'est pas mon proche. [...]
[...] Et donc la religion et la morale, dans la perspective évangélique, sont moins affaire de savoir que de sentiments et d'intentions. Le dépassement, l'accomplissement de la loi doit donc se comprendre dans le sens d'une intériorisation et comme une subjectivisation. La loi est moins quelque chose d'extérieur auquel il faut que je me conforme, il faut que soit quelque chose auquel je me conforme intérieurement. IL ne s'agit pas d'abolir la loi mais de la vivre intérieurement, ce qui est déjà la dépasser. [...]
[...] Ou encore, c'est toujours mon enfant, ma femme, cette femme, cette personne que j'aime et qui dit amour, dit nécessairement préférence. Qui dit préférence dit exclusion. Je l'aime parce que je n'aime pas les autres. L'amour pour être réel suppose une concentration, une focalisation qui interdit la dispersion. L'amour est dans une logique de la rareté. Traité des vertus : Vladimir Jankélévitch : Dom Juan a le cœur sec Ce qui se dévoile, c'est la différence entre l'amour et la morale. [...]
[...] Et cela s'éclaire dans une parabole volontairement provocatrice. Mattieu chapitre XX à 16: parabole de l'ouvrier de la onzième heure. Les derniers seront les premiers Destinée à illustrer de manière provocatrice la différence qui existe entre la justice, le droit d'un côté et la bonté charité de l'autre. Pour tous les ouvriers, la justice a été observée, puisqu'ils reçoivent le prix de leur travail, ca qui leur est du. La charité bonté ne peut s'exercer légitimement qu'au delà de la justice, elle a été au minimum observée. [...]
[...] Alors que le judaïsme tient à marquer nettement sa séparation. STURM UND DRANG : la tempête et l'élan : mouvement littéraire qui préfigurait le romantisme. L'adversaire de Kant, par rapport à ce texte, écrit en 1988. Ils pensent que pour faire le bien il suffirait d'aimer : fanatiques selon Kant, ce sont les romantiques. L'appellation Sturm und Drang vient d'une pièce de théâtre. C'est cela qui a donné le nom, d'un certain Klinger. Friedrich von Schiller et Johan Wolfgang von Goethe. [...]
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