Exposé de philosophie sur la notion de stéréotype.
[...] d'ethnies différentes est la méthode qui a été le plus employé Elle peut réussir a-t-on établi, si les membres des deux groupes se rencontrent sur un pied d'égalité, et s'ils ont vraiment l'occasion d'apprendre à se connaître La coopération si elle s'ajoute au contact, elle augmente les chances de succès. NB : Revenons à l'expérience de M Sherif: après avoir transformé en ennemis les adolescents des deux camps de vacances, on essaie de les rapprocher au moyen d'activités en commun (repas, sport). Cela ne suffit pas. On leur propose alors des «buts supraordonnés», c'est-à-dire d'intérêt commun aux deux groupes, tels que dépanner le camion qui rapporte les vivres pour tous ; l'hostilité s'atténue puis disparaît, et des amitiés inter-groupes finissent par se nouer. [...]
[...] Un exemple entre autres : on fait passer une épreuve de golf à deux groupes, l'un de Noirs, l'autre de Blancs ; on fait croire à la moitié de chaque groupe qu'on teste l'aptitude physique, à l'autre moitié, l'intelligence stratégique : les Noirs réussissent mieux lorsqu'ils croient qu'on teste leur aptitude physique, les Blancs leur intelligence Quand les «victimes du stéréotype le confirment, il se crée un cercle vicieux: ainsi, les jeunes filles du temps jadis, en se comportant conformément à l'image qu'avaient les hommes de la féminité, dans le but de leur plaire, confortaient ce stéréotype. Le cercle vicieux est encore plus dangereux lorsque les actes s'enchaînent aux images. Par exemple, les Noirs sont considérés comme des êtres inférieurs, par conséquent on ne leur accorde pas suffisamment de chances d'éducation donc ils deviennent effectivement inférieurs du point de vue de ce qu'ils accomplissent effectivement. Le préjugé peut conduire à la victimisation d'un groupe de personnes, voire à sa destruction. G. Allport décrit le processus qui a conduit le régime nazi jusqu'à la Shoah. [...]
[...] Cela, c'est l'aspect cognitif. L'aspect social est important: les stéréotypes caractérisent le groupe des «autres» - l'exogroupe - par rapport à «notre» groupe, ou endogroupe si nous nous situons comme Français, les autres, ce sont les étrangers ; comme hommes, ce sont les femmes etc. Les traits que nous attribuons à ces autres nous servent à renforcer notre identité sociale, en nous valorisant par rapport à Ce besoin de valoriser, et de favoriser, son camp apparaît même lorsque les groupes sont constitués sur une base artificielle ce que Henri Tajfel a appelé des «groupes minimaux» Exemple: on divise des gens en deux groupes, sur la base d'une prétendue préférence pour un de ces deux peintres, Klee ou Kandinski (en fait au hasard), puis on leur donne à répartir de l'argent entre deux personnes: chacun favorise celui qui appartient à son propre groupe. [...]
[...] Depuis quelques années, les recherches les montrent comme plus malléables qu'on ne le croyait Ainsi, des préjugés anti-asiatiques peuvent disparaître si l'estime de soi y gagne (exemple: le sujet a de bons résultats à un test d'intelligence administré par un Asiatique) ; les gens qui voient la photo d'un Noir dans une église donnent une image positive des Noirs; dans la rue, une image négative. En partant de telles constatations, un certain nombre de chercheurs estiment que stéréotypes et préjugés ne sont pas des représentations stables de la réalité, mais des constructions élaborées au coup par coup en fonction du contexte, de la motivation, etc. ; avec peut-être une composante stable qui serait la personnalité. C'est encore à prouver. Si les stéréotypes changent spontanément, on peut espérer les modifier. [...]
[...] Qu'est-ce qu'un stéréotype? Le stéréotype désigne, en termes d'imprimerie, l'image qui à partir d'un ensemble de caractères fixe permet de répéter l'impression. Le journaliste Walter Lippman le premier, dans son livre Public Opinion (1922), appliqué ce terme aux «images dans la tête» que nous avons d'autres groupes. En termes modernes, le stéréotype est un ensemble de croyances donnant une image simplifiée des caractéristiques d'un groupe. Le préjugé inclut le stéréotype, qui en constitue l'aspect cognitif mais y ajoute aspect conatif (la prédisposition à agir d'une certaine façon) et un aspect affectif, fait de sentiments de méfiance, de mépris . [...]
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