Le désir met en évidence le décalage entre ce qui est et ce qui devrait être. Le décalage temporel s'impose entre ce que je suis et ce que je pourrais être. Le temps, c'est la puissance des possibles. Il existe un horizon de possibilités. La question « qui suis-je ? » coïncide avec la question « que vais-je devenir ? ». L'Homme est un animal capable de visualiser l'avenir. Descartes lui-même met en lumière cette évidence en disant : « Je suis, j'existe, cela est certain, mais combien de temps ? ». Avec la conscience de mon existence, le souci advient. L'Homme est ballotté entre le passé et le futur. Heidegger définit l'Homme comme « un être de soucis », un être qui médite sur la finitude de son existence. Je suis, mais je ne peux absolument pas me suffire à moi-même. L'Homme est un être contingent. La mort est selon Heidegger une « perspective indéterminablement certaine ». L'Homme est le seul être qui ait souci de son être. « Penser, c'est accueillir le réel sous la condition du temps ». Pourtant, le temps seul ouvre à l'Homme un véritable avenir. S'il le rend fragile et vulnérable, il lui offre en permanence l'occasion d'agir, et aussi d'éprouver sa liberté. Il faut agir sans tarder, car nous sommes dans l'urgence. Le temps est à la fois la marque d'une limitation, mais il est aussi condition nécessaire de tout progrès. Le temps est ce qui fait et qui défait. C'est grâce à la temporalité que je peux prévoir. C'est également dans le temps que s'accomplit tout projet de l'Homme.
Enfin, le temps réel pour l'Homme, c'est celui de l'Histoire. Elle le rend capable de se constituer un passé et une culture, mais elle lui ouvre également un horizon qui est celui de l'attente, de l'espérance. C'est parce que l'Homme est temporel qu'il peut s'améliorer. « L'Homme est perfectible » Rousseau. Le temps est marque de malheur et signe de la grandeur. Il est subi mais il pourra être choisi. Il est mesuré de manière objective, mais il est aussi vécu par l'Homme. Comment le temps peut-il être à la fois détresse et promesse ?
[...] L'intelligence par commodité considère abstraitement. Nous figeons les éléments du vivant. L'intelligence considère chaque état, mais oublie le passage. Nous analysons sans être intuitifs. Nous avons besoin de généralités, de symboles, mais ils sont incapables de restituer la vérité. Notre intelligence ne se représente clairement que le discontinu Bergson C'est un morcelage conceptuel. Chaque chose est figée, ce qui revient à nier le mouvement. L'intérêt, c'est que l'intelligence ne parvient pas à se représenter le mouvement réel, comme un flux continu. [...]
[...] L'existence ne peut s'ajouter à d'autres qualités. Il y a un pas que je ne peux pas franchir, celui de la pensée à l'existence. II/ La mort, terme ou accomplissement ? L'énigme de la destinée humaine semble trouver son point ultime d'absurdité avec la mort de l'individu. La vie peut être interrompue brusquement ou naturellement. La compréhension face à la mort reste la même, elle est certaine, mais indéterminable. Penser la mort est impossible en première personne. La seule expérience que nous ayons de la mort est indirecte et différée. [...]
[...] Dire que l'Homme est projets, c'est dire qu'il est en attente d'avenir. L'homme est toujours engagé vers une nouvelle manière d'être. L'homme n'est que de l'avenir. L'avenir constitue la liberté. Nous sommes condamnés à la liberté. Si l'homme n'est défini que par ses actes, alors il n'est que son passé. Je fuis vers l'avenir en m'arrachant du passé. L'homme est responsable absolument. Mon action, c'est moi en concentré. J'agis, donc j'existe Être, c'est agir, l'intellectuel doit s'engager. L'homme est toujours conscient, toujours responsable, toujours coupable. [...]
[...] L'illusion du temps spatialisé. Le temps est la condition de tous les phénomènes en général Kant. Kant inaugure une philosophie critique : analyse de la faculté de connaître en général. Quoique nous connaissions, quel que soit le type d'expérience nous puissions faire, c'est temporel. Le temps conditionne toute ouverture de l'homme au monde. Nous sommes limités par le temps, nous ne pouvons pas faire exister ce que nous pensons (la vie n'est pas de la magie). Le temps est la marque de notre contingence. [...]
[...] Il impose un modèle. Le péché, ce serait de s'écarter de l'essence, du modèle. Sartre conçoit la liberté comme une autonomie. Il n'y a pas de nature humaine. L'Homme est un être capable de choisir. C'est l'homme qui crée ses possibles, et non les possibles qui déterminent l'homme. On est ce qu'on veut Sartre. Il y a de présupposés à cette thèse : la théisme, et la subjectivité. Cette subjectivité se fait dans la lignée de Descartes, avec la primauté du sujet. [...]
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