La masse et les hommes de marque tombent d'accord sur le fait que le bonheur est le bien suprême. Mais qu'est-ce que le bonheur ? La réponse de la masse n'est pas la même que celle des sages.
Pour certains, c'est le plaisir, la richesse, l'honneur, et cela varie, quand on est malade c'est la santé, quand on est pauvre c'est la richesse. Mais si l'on en croit certains, il faut distinguer une chose « en soi » qui est le motif pour lequel toutes ces choses sont bonnes
Il faut voir les opinions qui émergent le plus ou qui ont un argument. Au point de départ on ne peut supposer déjà connu le principe de tout bien à partir duquel on est en mesure de juger le reste, mais qu'il faut encore atteindre ce principe à partir de données connues. Le « fait » c'est le point de départ connu de nous et accessible comme les données sensibles. Le « pourquoi » est le principe universel qui en fournit l'explication. Si le « fait » apparaît suffisamment on n'a pas besoin du « pourquoi ».
[...] Mais quelle sorte d'état est-ce ? L'état qui parfait l'office de l'homme La vertu de l'œil fait que l'œil est parfait et remplit bien son office, car la vertu de l'œil fait que nous voyons bien. La vertu du cheval fait qu'il est un bon cheval et parfait pour courir, porter son cavalier. La vertu de l'homme doit aussi être l'état qui fait de lui un homme bon et qui lui permet de bien remplir son office propre Comment est-ce possible ? [...]
[...] L'appétit naturel consiste à combler le manque L'excès d'appétits particuliers Nombreuses fautes en tout genre. Les amateurs de plaisir sont trop portés par le plaisir et partagent ceux de la masse. C'est sous tous les rapports que les intempérants manifestent de l'excès Excès de plaisirs et excès de chagrins Ce n'est pas parce qu'on fait face au chagrin qu'on est intempérant, pas plus intempérant parce qu'on ne les supporte pas. On est intempérant parce qu'on s'afflige plus qu'on ne le doit de rater les occasions d'agrément. [...]
[...] Les biens en eux-mêmes ne répondent pas à une seule forme idéale Ce sont les choses qu'on poursuit même si elles restent sans suite (le fait de penser ou de voir). Mais si elles font partie du bien en soi, la formule qui définit le bien devra se montrer identique dans tous les cas (dans le cas de la neige, la formule qui définit la blancheur). Or honneur, plaisir se définissent par d'autres formules qui sont différentes lorsqu'on les définit en tant que biens. Il n'y a pas à tenir le bien pour une quelconque réalité commune. [...]
[...] L'autosuffisance est le caractère de la chose qui réduite à elle seule rend l'existence digne d'élections et sans le moindre besoin. Or ce caractère appartient au bonheur. Le bonheur paraît quelque chose de final et d'autosuffisant, étant la fin de tout ce qu'on peut exécuter L'essence du bien suprême L'office de l'homme De même qu'un flutiste, ou que tout artiste qui a un certain office et une action à exécuter semble trouver dans son office son bien et son excellence, on peut croire que l'homme se trouve dans la même situation, si tant est qu'il ait un office. [...]
[...] Vivre constitue un office qu'il a en commun même avec les plantes, or on cherche ce qui lui est propre. On écarte la vie nutritive ou de croissance (plantes), la vie sensitive (animaux), il reste une vie active à mettre au compte de ce qu'il a de rationnel, de ce qui obéit à la raison, la possède et réfléchit La définition du bien humain par le genre et la différence spécifique On soutient qu'un même genre d'office appartient à un individu et à son homologue vertueux, au cithariste et au bon cithariste. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture