Ce terme est formé à partir du grec phenomenon qui signifie ‘ce qui se montre', et de logos qui signifie ‘discours', ‘science'. Si on traduit le mot ‘phénoménologie' de manière littérale, il signifie donc ‘science des phénomènes '.
Le terme phénoménologie apparaît sous la plume d'Henri Lambert en 1734, il lui attribue le sens de ‘doctrine de l'apparence'. L'émergence de cette pensée chez Lambert est probablement liée à l'intensité de son activité scientifique, notamment en astronomie. Il est par ailleurs l'auteur d'un texte sur la philosophie de la connaissance (épistémologie), intitulé « Le nouvel organon » par analogie avec « l'organon » d'Aristote.
Le terme de ‘phénoménologie ‘ est repris par la suite par Kant et surtout par Hegel. En 1807, ce dernier fait paraître le célèbre texte « La phénoménologie de l'esprit » qui offre une histoire du développement progressif de la conscience, de la simple sensation jusqu'à la raison universelle ou ‘savoir absolu'. C'est dans ce texte qu'est exposée la fameuse ‘dialectique du maître et de l'esclave' qui met en évidence le rôle d'autrui dans la constitution de la conscience de soi.
Mais c'est avec Husserl, au début du XXe, que la phénoménologie naît vraiment. Il ne s'agit pas réellement d'une doctrine ou d'un système mais plutôt d'un mouvement de pensée qui se donne pour mission de décrire ce qui apparaît en tant qu'il apparaît. Pour cela on élabore une méthode : « la méthode phénoménologique ».
[...] Dans le cadre de la phénoménologie, l'autre acquiert un statut particulier. Il est à la fois objet de conscience mais aussi sujet. Le je deviens objet de conscience à son tour pour cet autre en tant qu'autre conscience. Dans la pensée de Hegel, la relation entre deux consciences est pensée sous la modalité du conflit, chacune cherche à objectiver l'autre, à le réduire, à le soumettre. Il en va de la sauvegarde de l'intégrité de sa propre conscience. Progressivement, l'autre est celui qui apparaît, dans toute sa corporéité, dans son regard, dans le visage qu'il nous tend. [...]
[...] Qu'est-ce que la méthode phénoménologique ? Il s'agit de faire apparaître ce qui n'apparaît jamais dans les phénomènes, leur acte même d'apparaître et la manière dont il apparaisse. La méthode pour faire apparaître la structure est appelée ‘époché', ou ‘mise entre parenthèses' ou bien encore ‘réduction transcendantale'. Elle consiste à suspendre toute croyance immédiate et naïve en l'existence de la chose. Elle montre alors que, de la même manière qu'il n'y a de spectacle qu'à condition qu'un regard soit présent pour en attester de l'existence et par là même lui donner son sens, de la même manière, il n'y a de phénomène que pour une conscience. [...]
[...] Elle veut montrer que la conscience n'est jamais un phénomène, mais ce qui rend possibles les phénomènes. Elle s'oppose radicalement au ‘psychologisme' qui tend à réifier la conscience, à en faire un objet d'étude objectif, c'est-à-dire explicable par des règles scientifiques. Elle a fourni par ailleurs des outils descriptifs très sûrs à certains théoriciens de la psychiatrie ou de la sociologie. La notion d'intentionnalité Au point de vue étymologique, elle vient du terme latin intention, qui signifie ‘action de tendre vers'. [...]
[...] Dans un deuxième temps, elle permet la prise en compte du phénomène de l'interaction par la reconnaissance d'une dynamique partagée par deux consciences. On reconnaît bien à chaque conscience son statut mais on y ajoute le fait que chacune d'elle soit créatrice de sens et d'un sens qui n'est pas fatalement identique, d'où l'idée de dynamique. Finalement, la prise en considération du contexte qui est un phénomène également, c'est-à-dire qui apparaît et est objet d'interprétation est également rendu possible. Pour conclure, nous pourrions dire que la phénoménologie est une pensée fondatrice de toute réflexion sur la communication et l'interaction. [...]
[...] Mais c'est avec Husserl, au début du XXème, que la phénoménologie naît vraiment. Il ne s'agit pas réellement d'une doctrine ou d'un système mais plutôt d'un mouvement de pensée qui se donne pour mission de décrire ce qui apparaît en tant qu'il apparaît. Pour cela on élabore une méthode : la méthode phénoménologique Les enjeux de la phénoménologie Husserl reprend la méthode et l'interrogation première tournée vers l'essence et la radicalise pour rendre compte des phénomènes Retourner aux choses mêmes tel est le mot d'ordre par lequel Husserl exprime l'exigence de respecter ce qui se manifeste en tant qu'il se manifeste. [...]
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