Qu'est-ce que l'homme ? - entre nature et condition humaine

Résumé du document

Le problème de ce sujet, comme de cette notion, tient à la possibilité ou non de produire une définition de l'homme. Une définition est un énoncé qui vise à donner la signification d'une chose en en circonscrivant l'essence. Une définition de l'homme n'est possible que si l'homme a effectivement une telle essence, comme une nature. Or la condition humaine n'est pas la nature humaine. Il appartient à l'analyse de déterminer ce que signifie ce concept.

En effet, poser la question "Qu'est-ce que x ?", c'est se demander si x est susceptible de se voir attribuer, dans une définition, une essence. Si cette question ne pose pas de problème tant qu'il s'agit d'un objet, elle devient beaucoup plus problématique quand il s'agit de l'homme. La question est de savoir si une définition est possible, pour cet être qui relève de la nature – l'homme a une forme d'animalité – mais aussi de la culture, et qui participe donc de la liberté.

Extraits

[...] Wolff donne ainsi une définition de l'homme dans ses Principes du droit naturel et des gens, I (Cf. cours sur droit et morale les arguments de Wolff et leur critique) ) la nature humaine telle que définie par Wolff renvoie à une généralisation à l'espèce d'une réalité culturelle qui ne vaut que pour un peuple ou une culture donnée ( la culture européenne du XVIII, l'esprit du colonialisme) ) la nature humaine ne se trouve nulle part dans l'existence. Contre le fait de poser une essence abstraite de l'homme, il faut privilégier l'examen de l'existence, de la réalité des cultures. [...]

[...] Qu'est-ce que l'homme ? Le problème de ce sujet, comme de cette notion, tient à la possibilité ou non de produire une définition de l'homme. Une définition est un énoncé qui vise à donner la signification d'une chose en en circonscrivant l'essence. Une définition de l'homme n'est possible que si l'homme a effectivement une telle essence, ie quelque chose comme une nature. Or la condition humaine n'est pas la nature humaine. Il appartient à l'analyse de déterminer ce que signifie ce concept. [...]

[...] Cette culture ne vaut pas nature humaine, ou alors dans un sens équivoque, où il faut toujours préciser que la véritable nature de l'homme, c'est sa culture, ie son devenir libre. Il faut avoir conscience du caractère institué ( = non naturel) de la culture. Dénaturaliser la culture est la condition même de la compréhension de la condition humaine. Que peut être cette condition humaine ? b ) les invariants culturels On remarque que si l'homme n'a pas de nature universellement partagée, il a en revanche, dans la pluralité des cultures, des traits anthropologiques constants, des invariants culturels en somme. Cf. [...]

[...] Les structures anthropologiques de l'imaginaire, Durand (cf. polycopiés où Durand pose comme invariants culturels la prohibition de l'inceste, la station verticale, et l'utilisation du langage). La condition humaine renvoie en effet à une situation humaine communément partagée : être jeté au monde, dans un espace déjà culturel, où chacun travaille le donné, et où aucune destination n'est prescrite a priori. Tout repose sur l'idée sur laquelle vit une culture, ou sur l'éthique et la liberté que déploie un individu. La substitution du concept de condition à celui de nature permet de rompre la croyance en une essence humaine universelle et immuable et de penser la situation singulière et unique de chaque homme dans le monde et dans l'histoire. [...]

[...] On peut tout au plus définir l'homme comme un mammifère bimane. Or, définir ainsi l'homme, c'est le définir négativement : on inscrit par cette définition l'homme dans l'ordre du vivant, en le mettant en relation aux autres êtres vivants. C'est là l'homme comme espèce qui se trouve caractérisée, non l'homme dans ce qui le fait homme, ie dans l'ordre du culturel. C'est pourquoi une telle définition - mammifère bimane est négative : elle ne donne pas ce qui fait en propre l'homme : qu'il soit un être d'action, un agent libre, moral, etc .On arrive au plus à distinguer l'homme des autres espèces au sein du vivant. [...]