Du fait de leur nature transcendante & constitutionnelle, les Droits de l'Homme semblaient pouvoir et devoir être définis une fois pour toutes (1), mais leurs frontières sont désormais remises en cause : de la volonté de s'adapter au temps présent à la dérive pluraliste (2).
[...] Dans ces conditions, une définition définitive des droits de l'homme pourrait sembler nécessaire et c'est là leur modernité : les tentatives en ce sens abondent et jamais, sans doute, a-t-on autant parlé de droits de l'homme depuis le 18e siècle. Certains ont en effet souligné que le 18e siècle fut le siècle des hommes le 19e siècle le siècle des groupes [des peuples] et des classes et le 20e siècle le siècle des masses et de la puissance (cf. E. Canetti, Masse et puissance, 1960). Le 20e siècle serait ainsi à la fois celui de l'apogée ( ) et la fin de l'homme (cf. [...]
[...] Les droits de l'homme sont-ils définissables une fois pour toutes ? Introduction : La difficile négociation d'une Charte européenne des droits fondamentaux, que beaucoup espèrent intégrée dans les Traités fondant l'Union Européenne, dans le cadre de la Conférence Intergouvernementale de Nice à venir (Décembre 2000), et la polémique qui s'en est suivie, rappellent la pressante actualité du sujet : les droits de l'homme sont-ils définissables une fois pour toutes ? La constante redéfinition des droits de l'homme au fur et à mesure des différentes chartes, déclarations et constitutions, semble en effet relativement contradictoire avec leur portée voulue universelle au point même qu'un certain agacement devienne perceptible dès qu'est évoquée la possibilité de création d'un nouveau droit ou l'éventualité même d'une nouvelle charte. [...]
[...] Les droits de l'homme pourtant d'une modernité incontournables en cette fin de 20e siècle, ne déclenchent plus de passions, et chacun se les arrache à ses fins particularistes. Dès lors, l'universalisme abstrait s'effaçant au profit d'un pluralisme concret, ce n'est pas l'ennui qui menace l'homme du 21e siècle mais bien plutôt la haine ou la lâcheté. Les droits de l'homme ne sont pas définissables une fois pour toutes mais définis depuis toujours C'est cependant une vertu exigeante que de s'y soumettre, une vertu que seule l'instruction laïque républicaine permettra d'atteindre. [...]
[...] Conclusion : Dès lors, les droits de l'homme sont-ils définissables une fois pour toutes ? Mieux vaudrait dire qu'ils sont d'ores et déjà définis et que tout le travail de redéfinition qui a suivi n'est en travail qu'une ré- interprétation /extension des droits fondamentaux originels destinés à préciser des frontières devenues floues avec le temps. Plus, la stabilité de l'horizon que constitue les droits de l'homme est particulièrement nécessaire pour qu'ils assurent leur rôle régulateur dans la sphère publique. Néanmoins, on a donc pu remarquer à quel point le 20e siècle et la massification des sociétés qui s'était opéré avaient déstabilisé l'humanisme des Lumières. [...]
[...] En ce sens, donc, lesdites redéfinitions des droits de l'homme indiquent les déplacements de cette frontière public / privé, ou plutôt la nécessité d'une définition plus précise de celle-ci. Ainsi, sans doute, par exemple, l'égalité de droit entre hommes et femmes pourrait-elle découler de l'article 1 de la DDHC selon lequel les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits mais on a senti le besoin de davantage de précision en 1946, à une époque à laquelle par exemple fut accordé aux femmes le droit de vote. [...]
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