Désir humain, Platon, Emmanuel Kant, Thomas Hobbes, Karl Marx, insatisfaction, réalité, espérances, déception, Aristophane, mimétisme, Girard, autodestruction du capitalisme, division du travail, lutte des classes, surproduction
L'homme est un être insatisfait. La réalité nous déprime et nous semble trahir une espérance. L'expression populaire "ce n'est pas une vie" par son paradoxe manifeste bien cette déception que représente la réalité. Car, comment peut-on dire de sa vie qu'elle n'en est pas une ? C'est donc que l'on estime que le présent, c'est-à-dire le réel, n'est pas à la hauteur de nos espérances, de nos attentes. Il nous semble que nous ne sommes pas ce que nous devrions être. C'est bien pourquoi la philosophie, pour reprendre le mot d'Ernst Jünger, est une rébellion contre la réduction utilitaire de nos existences. Si la vie n'est pas une vie, c'est souvent parce qu'il nous semble qu'elle nous réduit à des fonctions : "métro, boulot, dodo", ajouterons-nous pour faire valoir que notre existence est vide, que notre vie n'en est pas une.
[...] Est-ce vraiment l'objet convoité que nous désirons ? Les manifestations anarchiques de notre désir ne voilent-elles pas son objet ? Dans le Banquet de Platon, plusieurs personnages se succèdent pour prononcer un éloge du dieu de l'amour, Éros. C'est Aristophane, dramaturge comique de l'époque de Socrate, qui intervient ici en proposant un mythe. Ce que veut montrer Aristophane, c'est que l'amour est toujours désir d'union, de fusion. Le mythe des androgynes permet de comprendre ce désir comme nostalgie d'une unité perdue. [...]
[...] Rubel et L. Evrard, © Gallimard, « Bibliothèque de la Pléiade » p. 216-217. Marx nous montre que nos désirs sont déterminés par la comparaison avec autrui : notre maison qui nous semblait cossue nous semble insuffisante dès lors qu'un riche propriétaire vient construire un château dans notre voisinage. La société de consommation qui consiste en l'écoulement des marchandises que l'industrie produit sans raison exploite cette vanité humaine pour accroître ses bénéfices. La publicité sert cette cause et vient nous rappeler que nous devons désirer plus, toujours plus. [...]
[...] Pourquoi désirons-nous ? L'homme est un être insatisfait. La réalité nous déprime et nous semble trahir une espérance. L'expression populaire « ce n'est pas une vie » par son paradoxe manifeste bien cette déception que représente la réalité. Car, comment peut-on dire de sa vie qu'elle n'en est pas une ? C'est donc que l'on estime que le présent, c'est-à-dire le réel, n'est pas à la hauteur de nos espérances, de nos attentes. Il nous semble que nous ne sommes pas ce que nous devrions être. [...]
[...] L'histoire ne sera plus le processus dialectique de la germination, mais celle de l'épanouissement des individus qui profiteront tous de la plus-value. Marx s'est beaucoup inspiré de la pensée d'Aristote auquel il a rendu souvent hommage. Aristote, lui aussi pense le temps comme le passage d'une puissance à l'acte, comme nous l'avons déjà vu, mais en plus, le premier, il a mis en évidence les principes fondamentaux de l'économie et fait la critique de la chrématistique. Pour Marx, le capitalisme va disparaître à cause de crises dues à la surproduction : le bourgeois étant propriétaire des moyens de production de son entreprise peut faire le pari, après réflexion, qu'il va pouvoir vendre telle quantité d'objets qu'il fabrique. [...]
[...] Le caractère triangulaire du désir du même conduit le groupe social au bord du chaos. Comment sortir de cette situation ? Par la désignation d'un bouc émissaire qui sera choisi sur le critère de la différence. C'est bien pour cette raison que les minorités sont toujours mises en danger dans les périodes de crise grave d'un groupe social, car l'inconscient du groupe risque de vouloir exporter la violence sur elles. Le pire étant que cela fonctionne : effectivement, une fois le massacre accompli, la tension retombe et le groupe se réconcilie dans le crime. [...]
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