Cours complet sur la notion de désir, étudiée dans son rapport à la liberté. L'étude inclut plusieurs analyses de textes : Epicure, Lettre à Ménécée, Platon, Gorgias, Alquié, Le désir d'éternité.
[...] Mais, ce faisant, il se découvre le pouvoir de satisfaire des inclinations non naturelles, non nécessaires : ce sont les désirs. Le luxe apparaît alors. Etre dans le luxe, c'est avoir les moyens de satisfaire d'autres inclinations, appelées désirs, que ses seuls besoins naturels, nécessaires. Or, un phénomène pervers apparaît alors : voilà que l'homme va se mettre à rechercher le superflu au détriment même du nécessaire. Ainsi, par exemple je désire une voiture de sport et me prive, pour cela du nécessaire, comme une nourriture saine, une maison bien chauffée, etc. [...]
[...] De ce point de vue, on suppose notre volonté pervertie par l'accroissement de son pouvoir sur les choses (lié au progrès technique, qui nous permet d'obtenir plus que ce dont nous avons besoin). A la démesure du désir, il faut alors répondre par la mesure d'une morale. Autrement dit, il faut se donner des règles de conduite, limiter nos désirs. C'est le point de vue défendu par Socrate dans le texte suivant, qui compare la vie de désir au tonneau des Danaïdes. [...]
[...] Mais il se pourrait bien qu'il soit d'une tout autre nature, comme le laisse entendre Calliclès. On peut alors remarquer que, à la différence du besoin, la logique du désir semble impliquer l'autre homme, autrui. Si je désire avoir toujours plus, ce n'est pas pour éprouver plus de satisfaction, en consommant ou en utilisant l'objet de mon désir, mais pour avoir plus que l'autre et devenir ainsi l'objet de son désir (voir la logique publicitaire). Autrement dit, ce que je désire en tout premier lieu, c'est d'être désiré par l'autre. [...]
[...] Ainsi, une analyse conséquente des passions, de la vie du désir, permet effectivement à Alquié de soutenir l'idée qu'être passionné, désirer, c'est refuser le temps. Autrement dit, l'origine de nos passions se trouve dans le désir que nous avons de nier le temps, bref dans le désir d'éternité. Celle-ci serait l'obscur objet du désir. Et nous éprouvons ce désir parce que nous sommes conscients de notre condition d'être mortel. Par conséquent, nos désirs, notre vie affective en général exprimeraient la conscience que nous avons de nous-même comme être mortel, fini dans le temps. [...]
[...] Cependant, la chose se complique encore, parce qu'il n'est pas sûr du tout que nous parvenions à nous saisir, nous et nos désir, de façon transparente. Nous pouvons certes admettre que nous sommes en quête de reconnaissance et d'éternité et que cette quête est l'expression d'une dimension spirituelle qui dépasse notre naturalité, notre corporéité. Reste que le désir manque encore pour nous de clarté, que son objet demeure encore trouble, à cause de son ancrage dans le corps. Et c'est d'ailleurs aux frontières imprécises de la matière et de l'esprit, du corps et de l'âme qu'un médecin devenu célèbre, S. [...]
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