De-siderare = racine de sidus, sideris = constellation (être sidéré, sidéral, considérer) = cesser de voir, d'où chercher... (Avoir perdu le nord ; rechercher son étoile, son astre ; avoir la tête dans les étoiles ?).
- Le désir nous fait tourner la tête. On perd ses repères. Tel un voyageur qui n'a plus d'étoile fixe pour le guider, on se retrouve dans une sorte d'errance où l'on ne sait pas où on va...
- Perdre son étoile, c'est aussi se mettre à sa recherche. Rechercher un pôle brillant, une source de lumière qui semble-t-il devrait nous apporter stabilité. Comme si l'idéal pouvait un jour se réaliser et l'étoile descendre sur terre... Il y a une aspiration à quelque chose de plus haut, de plus élevé, de « stellaire ».
- Enfin, c'est fondamentalement manquer d'un élément central, pivot ; manquer de ce qui éclaire, donne brio, clarté ou rassure en cette vie. Il peut y avoir de l'inquiétude dans cette quête, il peut y avoir de l'obscurité, car l'étoile est perdue et c'est elle qui devait nous combler (...)
[...] On ne sait jamais absolument ce qu'on fait, ce qui nous y pousse, si tout se passera bien etc. Par où s'affirme aussi l'acte libre, dans la volonté. (Vouloir, c'est trancher.) - Soit on a passé les premières phases de clarification, de délibération et de décision, mais on ne réussit pas à s'y mettre, à enclencher l'action. On parle alors de velléité. C'est-à-dire que la volonté reste embryonnaire elle ne se porte pas jusqu'à l'accomplissement, elle est incomplète. On peut se demander s'il ne s'agit pas simplement ici d'une forme de paresse ou d'inhibition face à l'action. [...]
[...] De nombreuses sagesses proposent de classer les désirs pour en retenir certains et en exclure d'autres. Il revient à tout homme d'élire certains désirs et d'apprendre à en refouler d'autres. C'est aussi une normalisation qu'applique toute société à travers son éducation (et chaque famille dans son noyau). La solution la plus radicale est peut-être proposée par le Bouddhisme selon lequel il faudrait supprimer la racine de tout désir (car c'est d'elle que proviendrait toute souffrance) : le désir de vivre (la soif de vie). [...]
[...] Les besoins sont multiples et plus on descend dans l'arbre de l'évolution, plus ils sont nombreux et subtils. Les besoins sont communs à tous les membres d'une même espèce. Or la manière dont ils se font ressentir, est une sorte d'appel, de pulsion qui porte le vivant à agir et recherché ce qui lui manque. Le besoin alerte donc de certains déséquilibres et nous pousse à y pourvoir. Il enclenche une activité de recherche de l'objet approprié. On parle parfois chez l'homme de besoins secondaires, acquis, psychologiques, sociaux, ou culturels. [...]
[...] L'apathie est une sorte de lourdeur, de lenteur, de quasi-immobilité. On ne se sent porté par rien. {Mais : cf Stoïciens} L'ennui n'est connu que par les hommes ou les animaux domestiques. L'absence d'urgence, de détresse ou de danger est une situation artificielle et privilégiée. Mais il ne faut pas prendre le terme de façon uniquement négative. Car il permet aussi de nous disposer autrement et de nous rendre disponible pour des expériences particulières. C'est une dimension très importante de l'homme que d'avoir à supporter cela et à ne pas toujours se fuir lui-même. [...]
[...] Il n'y a pas véritablement besoin d'intelligence pour être adapté à son milieu. Il suffit que les gènes fassent réagir l'organisme à certains stimuli et engendrent certains comportements préétablis. L'animal agirait alors comme n'importe quel autre animal de son espèce, en suivant ce que lui dicte son instinct (l'instinct est héréditaire, inné, universel, fixe, stéréotypé, rigide, biologique). (L'intelligence à l'inverse est un comportement qui réclame des facultés d'analyse de la situation, donc de raisonnement, de prise en charge d'un problème. Elle permet donc une adaptation à des situations nouvelles, imprévues par l'instinct. [...]
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