Le dénombrement : définition, modèles théoriques, etc.

Résumé du document

Bien que la plupart des chercheurs s'accordent sur l'existence d'une certaine sensibilité aux quantités discrètes dès la naissance, tous n'accordent pas la même importance à la part de l'inné par rapport à celle de l'acquis. En effet, en ce qui concerne l'émergence du dénombrement dans l'enfance, deux points de vue théoriques s'opposent :
- La première théorie stipule que des principes innés guident le développement des habiletés de comptage (Gelman & Gallistel, 1978 ; Gelman & Meck, 1983), c'est la théorie dite des "principes-en-premier".
- La seconde position considère que les enfants récitent tout d'abord les mots-nombres par pure répétition d'un apprentissage par coeur et qu'ils n'acquièrent les concepts du dénombrement que petit à petit (Briars & Siegel, 1984), c'est la théorie dite des "principes-après".

1. La théorie des "principes-en-premier"
Pour Gelman et Gallistel (1978), les principes présentés auparavant existeraient chez l'enfant avant même qu'il ait une quelconque expérience du dénombrement. En effet, de nombreuses recherches ont mis en évidence la compréhension précoce des principes de base sous-tendant le comptage notamment chez des enfants de 3 ans. Cependant, non seulement ces recherches ont été principalement effectuées par Gelman et ses collaborateurs mais, de plus, elles ne sont pas restées sans critique. D'autres auteurs tels que Grégoire et Van Nieuwenhoven (1995) ont également montré que certains enfants relativement âgés (5 ans) ne maîtrisaient ni ne coordonnaient les principes sous-jacents au dénombrement. Un débat subsiste donc quant à la manière dont s'acquièrent et se développent les capacités de dénombrement. Certains considèrent que, comme le suggère Gelman, le dénombrement repose sur une connaissance implicite des principes abstraits de dénombrement (Greeno, Riley et Gelman, 1984). En revanche, pour d'autres (eg, Halford, 1993), le dénombrement s'appuie sur des expériences spécifiques qui seraient utilisées par analogie, ce qui remet alors en cause la primauté des principes.

2. La théorie des "principes-après"
Par opposition à la théorie des "principes-en-premier" où les principes sont innés, la théorie des "principes-après" propose que les principes soient appris progressivement par répétition des procédures de dénombrement qui ont elles-mêmes été acquises par imitation. Dans cette perspective, le comptage de l'enfant n'est pas guidé par une connaissance conceptuelle (...)

Extraits

[...] En groupe, les bénéfices de l'apprentissage coopératif sont alors largement atteints ainsi que ceux relatifs à la motivation des enfants envers les mathématiques. Le jeu étant un facteur de développement psychomoteur, cognitif, affectif, social et moral, son utilisation tant dans un contexte d'apprentissage scolaire que dans une dynamique de suivi logopédique est largement justifiée. Comme nous l'avons précédemment souligné, les jeux de l'AD-Math proposent de travailler le dénombrement par I'intermédiaire de différents sens. Pour mener à bien leur projet, les auteurs se sont notamment appuyés sur les données théoriques de la Programmation Neuro Linguistique (PNL) de Gringer et Bandler, la théorie des deux cerveaux de Milliams (1986) et la gestion mentale de LaGaranderie (1993). [...]

[...] Seul le nombre de représentations sur la cafte est utile. La couleur, la forme ou la disposition spatiale des représentations ne sont pas à prendre en considération. Les joueurs placent alors sur leur arbre le bon nombre de pommer. Lorsque toutes les cartes ont été jouées, on les mélange et on les remet en tas pour continuer le jeu. Si un joueur n'a plus de grappe libre comprenant le même nombre de représentations que sur sa carte, il passe son tour. [...]

[...] En conclusion, l'outil AD-Math vise essentiellement à placer l'enfant dans des conditions d'apprentissage ludiques, variées et motivantes. Par ces expériences et cet apprentissage multisensoriel, on compte optimiser la rétention en mémoire des notions qui auront été abordées. Présentation des jeux Rendez-moi mes pommes Ce jeu de compétition est destiné aux enfants de 4 à 6 ans. Il stimule la reconnaissance visuelle de quantités dans une situation concrète et attractive de manipulation. "Des sons plein les oreilles" Destiné aux enfants de 5 à 7 ans, ce loto sonore stimule la reconnaissance auditive de quantités par l'écoute attentive de séquences de sons enregistrés. [...]

[...] En réponse à cette question, divers modèles théoriques ont été proposés. À partir d'études menées auprès de bébés et de jeunes enfants, ces modèles tentent d'expliquer comment se développent les habiletés de quantification Principes Gelman et Gallistel (1978) ont mis en évidence 5 principes qui sous-tendent le processus de quantification : - Le principe de la correspondance terme à terme selon lequel chaque élément d'une collection doit être désigné par un mot-nombre et un seul - Le principe d'ordre stable selon lequel les mots-nombres doivent être donnés dans le même ordre à chaque comptage - Le principe cardinal selon lequel le mot-nombre utilisé pour désigner le dernier élément d'une collection représente le nombre total d'éléments - Le principe d'abstraction qui permet de regrouper des éléments de nature différente en une collection dans le but de les compter - Le principe de non-pertinence de l'ordre selon lequel l'ordre dans lequel les éléments d'une collection sont énumérés n'affecte pas le comptage, pourvu que le principe de correspondance terme à terme soit respecté II. [...]

[...] Ce retard dans le développement des stratégies de dénombrement pourrait avoir son origine dans la mauvaise gestion du geste de pointage. Camos et ses collaborateurs (1998) ont voulu démontrer que des contraintes fonctionnelles affectant l'exécution de dénombrement pouvaient dégrader la performance (la réussite) sans altérer pour autant la compétence (la compréhension). Les enfants dyspraxiques (anormalement maladroits) font plus d'erreurs de dénombrement que les enfants dysphasiques (déficience au niveau langage). L'étude de Camos démontre donc l'importance d'une intégrité des fonctions de vision spatiale et/ou de d'habileté du geste dans le dénombrement chez l'enfant. [...]