1938 : Bachelard écrit La formation de l'esprit scientifique (où il attaque l'imagination) et La psychanalyse du feu, premier livre sur l'imagination. Cette coexistence est révélatrice : La psychanalyse veut être un exemple du danger de l'imagination pour la connaissance. Mais en même temps que c'est un exemple du problème de l'imagination, elle va être l'occasion d'un intérêt pour ces images elles-mêmes. Elles sont dangereuses, mais intéressantes, et même touchantes pour Bachelard lui-même. Elles éveillent en lui un retentissement qui dépasse leur aspect nocif.
[...] Qu'est-ce qu'une imagination qui voyage par rapport à une imagination qui dérive ? Dans l'imagination qui dérive, à chaque changement, on perd ce qu'on vient de traverser. Le rêveur ne garde aucune richesse de l'espace antérieure, il n'y a pas de parcours. L'imagination pauvre juxtapose les instants (imagination surréaliste, par exemple). Au contraire, le voyage permet un enrichissement. On est dans la continuité. - 2e paragraphe : l'imagination véritable doit pouvoir se communiquer L'imagination véritable se communique, elle donne les moyens à tout sujet de la revivre. [...]
[...] La cause disparaît dans l'image. Imaginaire qui rassure, qui console pour remplacer un réel caché et décevant. Cependant, on rattache l'instinct de légèreté à la peur de tomber. Ce lien n'est pas un lien de substitution : l'instinct ne remplace par la peur de tomber. Citation de Rilke : le texte suggère qu'on ne peut pas dire soit je suis dans la peur soit je suis dans le bonheur grâce au bonheur C'est la vision de l'imaginaire traditionnel. Le concept de joie n'est pas un substitut au terrible, au tragique. [...]
[...] A - Pourquoi l'imagination est-elle dangereuse pour la science ? Premier texte (La formation de l'esprit scientifique). Rien n'est donné, tout est construit étapes préparatoires : Première idée : C'est dans l'acte même de connaître, intimement, qu'apparaissent, par une sorte de nécessité fonctionnelle, des lenteurs et des troubles Préjugé que cette première thèse renverse : si la connaissance n'est pas parfaite, c'est parce que le réel est trop compliqué, on n'est pas assez intelligent, on est dans l'illusion et donc incapables de développer une connaissance pure. [...]
[...] L'imagination est le lieu de la liberté psychique. Cette liberté de l'imagination se fait clairement contre l'image (souvenirs qui nous ont marqués, images publicitaires - 2e paragraphe : l'imagination, c'est aller vers des images nouvelles et se libérer des images déterminantes Bachelard distingue imagination imaginante et imagination qui fait agir L'imagination qui nous fait agir, c'est l'inverse de la liberté : on répond au stimulus d'une image. Soit on agit déterminé par des images (publicité, traumatisme, fantasme), soit on va vers des images qui ne sont pas encore là (c'est la véritable imagination, l'imagination imaginante Le paradoxe de la véritable imagination, qui est donc sans image, c'est qu'elle annonce de nouvelles images. [...]
[...] Ce premier niveau d'un imaginaire authentique n'est pas prisonnier d'une image fixe. L'imagination n'est pas une image déposée, mais un certain type de mobilité, d'arrachement aux choses. Le 2e niveau représente une chute dans l'image fixe, explicable, rassurante. Image des bras qui battent et deviennent des ailes. C'est une conduite négative : le vol n'est plus un phénomène premier, mais une réponse à un problème (vertige, peur de tomber). C'est une deuxième manière d'imaginer le vol moins fidèle à la vie, car elle est déterminée par un problème. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture