Cours de philosophie sur le Travail.
[...] On peut travailler à fabriquer ce qui servira à travailler . À la différence de l'animal également, l'homme produit hors du besoin immédiat, et ne produit même que pour une consommation différée. Il ne produit d'ailleurs bien que s'il est libéré du besoin immédiat. On ne peut parler de travail dans le cadre de la chasse et de la pêche si ces activités servent à l'alimentation immédiate. Elles deviendront un travail si elles dépassent l'échelle individuelle, si elles nécessitent la mise en œuvre de moyens élaborés, la collaboration de plusieurs individus, et si le produit est conservé, échangé . [...]
[...] Après le travail, on a droit au rôle. Les travailleurs ont gagné en 1936 le droit aux vacances, le moment de vide, de vacuité, moment où l'on peut ne rien faire, se reposer. L'idéal commun des vacances reste la plage déserte où l'on somnole alternativement sur le dos et le ventre pour griller et montrer aux autres en revenant qu'on en a bien profité. Sans en rester à cette image, les vacances sont bien le lieu où l'on peut faire ce que l'on veut, que ce soit dormir ou marcher, ne rien faire s'adonner ardemment à l'activité enfin accessible. [...]
[...] Celle qui se 5 [Le Travail] [Terminale ES] soumet devient l'esclave. En devenant esclave, cette conscience accepte de ne pas être reconnue comme telle par celle du maître, laquelle est doublement reconnue : par l'esclave et par elle-même. Le maître en fait alors que bon lui semble, et fait travailler l'esclave pour lui, pour qu'ils puissent satisfaire ses désirs sans effort. Ceci constitue la première étape du processus dialectique. En travaillant pour le mettre, l'esclave acquiert progressivement la maîtrise de la nature, de lui-même et de ses instruments. [...]
[...] N'importe quelle activité 3 [Le Travail] [Terminale ES] humaine vise l'avenir, et lui prépare un espace. L'agriculture, avec ses cycles, manifeste cette temporalité et cette gestion de l'espace, transformé, humanisé, rentabilisé. Travail et échange Le travailleur ne produit pas que pour lui, ils travaillent pour d'autres, en échangeant le produit de son travail, ou plus tard sa force de travail contre un autre produit, un salaire . Le travail va de pair avec l'échange, la division du travail et l'organisation sociale qui en découle. [...]
[...] Il faudra à l'esclave à la prise de conscience de sa supériorité face aux mètres pour mettre en œuvre ce qui permettra de retourner la situation. La révolution industrielle ou : comment le meilleur conduit au pire La révolution industrielle apparaît à l'humanité comme un progrès décisif et une triple libération : libération de la peine, puisque les machines font aisément ce qui était si pénible autrefois ; libération des défauts, des retards, puisque les machines produisent mieux et plus vite ; libération de la qualification puisqu'il n'y a pas besoin de compétences spéciales, que le travail s'apprend en quelques heures à peine. [...]
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