La réflexion philosophique s'est souvent penchée sur le rôle du bonheur dans la vie de l'homme. Il a été assimilé à un idéal, à une aspiration propre à la nature humaine.
Il est difficile de définir la notion de bonheur étant donné son caractère subjectif. Aristote constatait que le sens de' cette notion varie d'un individu à l'autre et pour le même individu.
Certains, tels que les matérialistes le placent dans les plaisirs sensibles ; d'autres le placent dans les richesses ou les honneurs ; les sages le placent dans la contemplation intellectuelle ou dans la sérénité de l'âme.
[...] Kant a soulevé une question : la recherche du bonheur est-elle conciliable avec les exigences de la morale ? Les moralistes antiques ont donné une réponse affirmative à cette question. Pour eux, la pratique des vertus morales conduit au bonheur. Kant constate que dans toutes les morales antiques, le bonheur est la récompense de la vertu, c'est-à-dire de la morale. Kant critique les morales antiques comme étant des morales de l'intérêt : le bonheur était toujours la finalité, la morale n'était qu'un moyen. [...]
[...] Epicure était un philosophe grec matérialiste. Pour les stoïciens et pour les épicuriens, la question posée est la même : comment l'homme peut-il atteindre le bonheur ? Les réponses diffèrent sur les moyens, mais non sur la fin. Epicure pensait que la morale est l'art d'enseigner à l'homme la conduite à suivre pour mener une vie heureuse. Pour atteindre le bonheur, il faut rechercher les plaisirs et éviter la douleur. Toute douleur est un mal tandis que le plaisir est le bien suprême, il se confond avec l'état naturel du corps et de l'âme. [...]
[...] La morale épicurienne a été qualifiée de morale hédoniste, le plaisir est considéré comme un moyen pour atteindre une finalité, le bonheur. Epicure reconnaît que le sage doit sélectionner grâce à sa raison les plaisirs qui sont susceptibles d'engendrer une douleur future de ceux qui peuvent conduire au bonheur, c'est-à-dire à l'absence de troubles pour l'âme .Il faut distinguer les faux plaisirs des vrais plaisirs. Pour Epicure, il ne faut conserver que les plaisirs qui garantissent la santé du corps et l'ataraxie de l'âme puisque c'est là le but de la vie Le sage doit s'éloigner des plaisirs qui tendent vers l'excès, qui entraînent la démesure, qui sont liés au corps et qui tôt ou tard nuiront au bonheur de l'homme. [...]
[...] Dans la philosophie épicurienne, l'ataraxie était synonyme de bonheur. De même, la philosophie stoïcienne considère que la domination du corps permet à l'homme d'accéder au bonheur. La servitude de l'âme au corps est une entrave au bonheur. Le corps est une prison pour l'âme qui doit s'efforcer de le dominer. Platon distingue les plaisirs purs tels que les plaisirs de la connaissance intellectuelle des plaisirs impurs, mêlés à la douleur. Le corps apparaît toujours comme un obstacle à la liberté de l'homme ; seuls les plaisirs de l'ordre de la pensée n'engendrent pas de douleur. [...]
[...] Kant doute de la valeur morale authentique des actions dont le bonheur est la finalité. Agir par intérêt n'est pas agir moralement. La valeur morale d'un acte n'est pas dans le but qu'il nous permet d'atteindre, mais dans la pureté de ‘intention qui l'anime. Seule la raison pure doit commander nos actions morales, cette idée traduisait le rigorisme kantien. Pour Kant, l'impératif hypothétique doit être exclu d'une action authentiquement morale, c'est la raison pour laquelle le devoir ne doit se confondre avec l'impératif catégorique : sois juste parce qu'il le faut. [...]
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