Cours de philosophie sur l'Etat, le pouvoir, le droit et la société. Cours de 60 pages. Niveau terminale et début d'université
[...] Comment créer une autorité souveraine qui garantisse la conservation des personnes et des biens sans qu'elle porte atteinte aux libertés, donc de telle sorte que chacun soit aussi libre qu'avant ? Il s'agit bien ici de trouver le moyen de réconcilier l'autorité absolue de l'Etat et les libertés individuelles. Le pacte n'a qu'une seule clause. L'aliénation totale par les associés, c'est-à-dire des contractants, de tous leurs droits à la communauté. Le contrat est étrange : il est passé entre les individus alors qu'ils sont encore dans l'état de nature, avec la communauté qui elle n'existe qu'avec et qu'après le contrat. [...]
[...] De plus, il établit la paix sociale, mais de telle sorte qu'une fois constitué, l'Etat peut se comporter avec les individus comme il l'entend puisqu'il n'a de compte à rendre à personne, n'étant lié par contrat avec personne. Il est une clause du contrat, non un des contractants. Si bien que c'est au prix de leur liberté qu'ils ont obtenu la paix et la sécurité publiques. N'est-ce pas trop cher payé ? Mais qu'est-ce que cela signifie sinon que nous sommes dans une situation très proche finalement de celle que Machiavel décrit et préconise : celle dans laquelle un Etat tout puissant s'impose aux individus sans leur laisser ni droits, ni liberté ? [...]
[...] C'est de l'ordre de la nécessité mécanique et pas de l'ordre du pouvoir parce que le pouvoir suppose volonté et liberté. Cette forme de pouvoir qu'est la menace ne suppose précisément presque jamais l'usage de la force de la part de celui qui menace puisque pour obtenir que l'autre fasse quelque chose, il suffit de le menacer de faire usage de sa force. Menacer d'en user et non user de la violence. Et encore dans un but particulier : non pas pour forcer à faire, mais en représailles au cas où ne serait pas fait ce qui est demandé. [...]
[...] Mais, ce n'est pas la seule caractéristique du pouvoir de l'Etat. La plupart des pouvoirs sociaux sont passagers, fugaces, changeants, disparaissent et apparaissent au fil des événements. Ce n'est pas le cas du pouvoir de l'Etat qui a pour lui la durée. A quoi tient cette durée ? A son caractère institutionnel. b ) L'institutionnalisation. Les pouvoirs dont disposent les hommes d'Etat ou ceux qui sont mandatés par l'Etat pour les exercer ne leur appartiennent pas et ne disparaissent pas avec eux. [...]
[...] Un discours fort peut faire vouloir faire des actions qui n'ont ni le sens, ni la valeur que celui qui a réussi à persuader leur prête. Cf : Platon, Le Gorgias. Il faut néanmoins observer que les caractéristiques fondamentales de cette forme de pouvoir, qui la différencie des deux autres, c'est qu'elle ne se rencontre qu'entre égaux en fait et en droit et qu'elle ne s'adresse chez les autres qu'à leur raison, leur faculté de concevoir, de comprendre et de raisonner. [...]
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