Une figure émergeant à l'époque romantique, sous la plume de Carlyle, Hugo, Hazlitt, etc. ; le héros « moderne » est une grande individualité qui se caractérise par son action historique : « il est grand non nécessairement au sens d'une valeur exemplaire, morale, de créativité, mais au sens d'une action historique aux effets politiques étendus dans le temps » écrit E. Weil. Comment entendre cela ?
Ce qui fait la grandeur : le grand homme est grand en raison de ses grandes actions. Hazlitt explique cela en soulignant que le grand homme est un « maître » (dans tous les sens du terme, y compris celui de dominer entièrement une technique), mais dont l'oeuvre, la maîtrisent changent le monde, par opposition au « maître » aux échecs, par exemple, qui le laisse intact - et qu'on ne qualifie qu'abusivement de « grand ». Chez les Grand homme, souligne Carlyle, la maîtrise n'est pas purement technique où intellectuelle, elle est également immédiatement
action, transformation du monde, au service d'une idée qui le dépasse : Les grands hommes à la Carlyle en effet sont en effet « par leurs paroles et par leurs actes, les Textes inspirés de cette divine Apocalypse [...] que certains appellent Histoire » (Carlyle). Ainsi Napoléon, « Missionnaire Divin [... qui ] prêchait par la gueule du canon la grande doctrine de 'les outils à ceux qui savent les manier' [ainsi traduit-il « la carrière ouverte aux talents] », ie, notre « Evangile Politique », « l'essence de la liberté ». Quel que soit ce qu'on entend par là, cela signifie que le grand homme
est celui qui fait l'histoire - voire qu'il y a histoire : pour Carlyle par exemple, « l'histoire universelle, l'histoire de tout ce que l'homme a accompli dans ce monde, est au fond l'Histoire des Grands Hommes qui y ont oeuvré » (On heroes).
En ce sens, le héros est un virtuose, liée nous rappelle Jankélévitch (Le je ne sais quoi) « à la victoire, à la glorieuse performance et à l'applaudissement » (p. 100). Autrement dit, le mérite du héros ressortit de la catégorie de la gloire, sous la forme d'une action d'éclat (métaphore de la lumière), par son panache et sa prestance. Ainsi, dans le traité Du Héros de Gracian, souligne Jankélévitch, « il n'est question que d'éminence et de sublimité, de primauté royale et de prestige » (...)
[...] Ils sont aussi anonymes, indifférents et plus inconnus que le dernier atome de ce presse-papier devants nous, que votre crotte du matin p. 75) Le héros est mort parce que : 1. La bravoure est dépourvue de sens (les idéaux pour lesquels il se bat son dévalué et renvoyés à la macabre farce, comme quand Bestombes explique à Bardamu : quel peut être, je vous le demande Bardamu, la plus haute entité connue qui puisse exciter son altruisme ? [ ] Le patriotisme, Maître [répond Bardamu ] - Vous me comprenez tout à fait bien Bardamu ! [...]
[...] Autrement dit, le mérite du héros ressortit de la catégorie de la gloire, sous la forme d'une action d'éclat (métaphore de la lumière), par son panache et sa prestance. Ainsi, dans le traité Du Héros de Gracian, souligne Jankélévitch, il n'est question que d'éminence et de sublimité, de primauté royale et de prestige (p. 56). Enfant, chéri de la gloire clame d'ailleurs l'Ajaccienne, à propos du grand homme par excellence : Napoléon. - Bien comprise, cette conception signifie que le grand homme n'est pas que celui qui infléchit le cours de l'histoire : au-delà et plus profondément, il a le sens de l'histoire comme valeur. [...]
[...] 52) : [c'est] cette immense dédifférentiation qui paraît aujourd'hui caractériser tant d'autres aspects de la société, de la culture et de leurs théories. La sphère de la culture s'étant étendue au point d'absorber l'ensemble de la vie sociale (chose que l'on pourrait considérer comme un immense processus de marchandisation [ il devient impossible de dire si l'on a ici affaire au politique ou au culturel, au social ou à l'économique ou encore au sexuel - et inversement, naturellement. Le monde est devenu pour nous une collection de cartes postales, ou de vignettes (p. [...]
[...] Il inverse donc la temporalité de la légitimité. Voir encore Hitler De l'héroïsme ordinaire au devoir démocratique d'être un héros. Etre un héros authentique et ordinaire. Faut-il abandonner la notion de héros ? Sans doute pas, au regard de ce qui gêne dans les propos d'un Waldheim. Certes, dans sa phrase, le thème du héros sert de mauvaises justifications à une action, qui pour avoir été commune en 1940, n'en est pas moins répréhensible, et d'un refus d'avoir honte. [...]
[...] Ma tâche est d'observer les courants de l'histoire et de manœuvrer mon bateau parmi eux. Je ne peux orienter les courants, encore moins les créer Dans ce monde des collectifs, la grandeur n'est qu'illusion éphémère. Cournot avait déjà analysé les raisons de cet état de fait : nous sommes entrés dans l'âge où les gazettes remplacent l'histoire - autrement dit, nous n'avons plus d'histoire, en ce sens que vient un temps où le nombre d'ouvriers [d'hommes] est si grand, où les communications sont si faciles et si rapides, que les sciences [Cournot utilise l'histoire des sciences comme paradigme de l'histoire tout court] doivent avancer en vertu de certaine nécessités théoriques, d'une marche sensiblement continue, par le travail continu et presque anonyme d'une génération scientifique, plutôt que par de puissants esprits L'individu se fond dans l'anonymat, et n'est plus qu'un nom qui cache toujours des forces collectives quand nom il y a - car la puissance de l'individu s'évanouit devant les forces de la Nature dont les masses sont une partie. [...]
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