Argent = métal précieux (argentum en latin) ce qui brille. Appliqué aux pièces de monnaie.
Toute monnaie qu'elle soit métallique ou non.
Argent :
- fascine et cristallise les passions, apparait comme une fin ultime à atteindre.
- Moyen de réaliser tous les désirs individuels, d'accéder comme par magie à tous les
biens et de réaliser toutes ses volontés.
- Synonyme de la poursuite, de la réalisation et de l'exacerbation des intérêts égoïstes.
Problématique de l'inégalité de l'accès aux richesses et au bien‐être.
La question de légitimité de l'enrichissement individuel se pose.
L'argent est souvent condamné.
En Occident une image négative de l'argent :
- synonyme d'exacerbation des intérêts égoïstes, remet en cause la solidarité
- enrichissement des uns signe l'appauvrissement des autres.
- trompeur (ne fait pas le bonheur), dans le Faust de Goethe, l'instrument du diable voire comme la matérialisation de ce dernier
- dénaturant les liens sociaux, avilissant toute chose, pervertissant l'homme.
Aristote critiquait la chrématistique et la recherche de l'enrichissement. Virgile blâmait la « funeste soif d'or ».
[...] Les formes premières de monnaie : La monnaie d'un point de vue anthropologique
- La monnaie primitive trouverait ses origines dans les sphères symboliques et religieuses.
- La monnaie compense la perte d'une vie d'un groupe communautaire, "prix de la fiancée".
- Thèse soutenue par Hinston Quiggin dans A survey of Primitive Money. The beginning of
currency (1949).
- La thèse de Rospabe développée dans La dette de vie. Aux origines de la monnaie (1995).
- La monnaie : double nature = celle d'être un code social, mais aussi d'être un équivalent
général.
- Toute monnaie serait un code sur lequel s'accordent les partenaires sociaux (nattes et tissus à Samoa, dents de cachalots à Fidji, queues de rat sur l'île de Pâques, fourrure de roussette et coquillages en Nouvelle-Calédonie, monnaie de sel chez les Baruya de Nouvelle-Guinée).
La monnaie = marchandise qui s'autonomise et devient progressivement l'équivalent général.
Dans les sociétés primitives, pas de marche mais mode du don, de la réciprocité ou de la redistribution.
[...] Corruption du lien social
Le développement du commerce entraîne une marchandisation des rapports humains.
Les échanges monétaires transforment les notions d'hospitalité, de don et tendant à les faire disparaître.
L'argent pervertit les relations humaines.
La circulation de l'argent engendre des inégalités de fortune de fait, acceptées jusqu'au XVIIIe siècle = résultat du projet divin.
Les hommes naissent différents et deviennent progressivement intolérables = source de violences et révoltes révolutionnaires de la fin XVIIIe siècle et du XIXe siècle.
L'argent exacerbe les rivalités entre les individus. (...)
[...] Stéréotype trop caricatural. L'usurier = celui qui pratique l'usure, c'est‐à‐dire un taux d'intérêt prohibitif qui finit par ruiner l'emprunteur. Les instances publiques essayent d'agir sur le taux d'usure afin d'éviter l'enrichissement inconsidéré de certaines catégories de la population (soit par un système de patentes octroyées par le roi, soit par des organismes de charité comme le mont‐de‐piété qui prête sans intérêt). On connait trop bien l'utilisation funeste que le nazisme en a faite : Ex Shylock, dans le Marchand de Venise de Shakespeare. [...]
[...] Les transformations sociales vecteurs du passage de la communauté à la société. La monnaie : marchandise monnayable, préalable à l'extension de la division du travail. Un marché de la terre et du travail s'est mis en place apparition du capitalisme (mode de production fondé sur la propriété des moyens de production, sur le réinvestissement des profits et sur l'emploi d'une force de travail libre. a transformé les liens communautaires en réduisant les liens sociaux à des rapports d'argent : La bourgeoisie a déchiré le voile de sentimentalité touchante qui recouvrait les rapports familiaux et les a réduits à de simples rapports d'argent selon Marx. [...]
[...] L'échange non marchand est en grande partie une construction. L'essai sur le don de Mauss démontre : comment les sociétés archaïques ont en réalité une structure de l'échange, en apparence non économique, comparables à celles dites civilisées Processus de générosité, d'ostentation, et de lutte pour la domination. Dans le potlatch on offre et on oblige, par des biens que l'on gaspille. L'argent n'est donc pas un facteur de civilisation : il ne garantit pas une meilleure moralité. On ne peut pas dire qu'une société sans argent soit moins civilisée, moins sophistiquée. [...]
[...] La propension à épargner augmente avec le niveau de revenu du ménage Un pauvre : tout individu disposant de moins de 60% du revenu médian ( moins de 1500 euros par an en France en 2007) des ménages français sont pauvres. Annexe Les Français et l'argent Transparents, généreux, décomplexés. Parler d'argent n'est plus tabou. Les questions d'argent avec passion désacralisées, plus rationnelle. Changement profond dans les mentalités Les français foncièrement indépendant, mais plus généreux. Les adolescents apprennent à gérer leur argent de poche rapidement. [...]
[...] L'offre est insuffisante pour faire face à la demande. D'après la théorie quantitative de la monnaie, le niveau de la masse monétaire en circulation détermine le niveau des prix, variation du niveau des prix, c'est‐à‐dire l'inflation. L'inflation n'est pas uniquement d'origine monétaire mais de : une augmentation du cout des matières premières l'inflation par les coûts d'un excès de demande sur l'offre inflation par la demande d'une volonté d'accroître les marges et les profits. Crédit et dynamique du capitalisme Le crédit et la création monétaire sont essentiels au capitalisme. [...]
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