Le corps est-il l’évidence ou l’insaisissable ?

Thèmes abordés

Évidence du corps, corps insaisissable, illusion des sens, perception, thèses philosophiques, corps tangible, Montesquieu, Lettres persanes, corps moral, concept de l'âme, François Dagognet, Antonin Artaud, Descartes, union du corps, intelligence du sensible

Résumé du document

L'expression "évidence du corps" peut s'entendre de deux façons : d'abord une évidence à laquelle le corps donne accès, une évidence des sensations, des émotions. Cette évidence n'est-elle pas illusoire ? Il y a ici deux thèses philosophiques : les sens se trompent et l'intelligence du sensible (que connaît le corps). Deuxièmement, l'évidence du fait qu'il y a un corps, l'évidence du fait que ma vie est corporelle. On peut opposer corps et âme, la vie est corporelle mais l'âme n'est pas tangible, elle est plus compliquée à saisir. Le corps est plus évident parce qu'il se donne au lieu, il est unique.

L'évidence est le caractère de ce qui est immédiatement perçu (compris) par les sens sans la médiation d'un raisonnement. Donc, le corps me semble évident car je le perçois immédiatement par les sens, cette évidence du corps c'est mon corps qui la donne. Poser la question de l'évidence du corps semble paradoxale parce que l'évidence du corps semble aller de soi. De plus, si je dis "pour faire ceci tu devras me passer sur le corps", je mets mon corps en opposition. On oppose donc une volonté abstraite à un corps tangible.

Extraits

[...] Le corps remet en cause les limites. Remet en question les distinctions les plus évidentes. Problématiques : Le corps est-il l'évidence ou l'insaisissable. I. Corps comme évidence II. Comme insaisissable III. Dissolution des évidences : pas de frontières NB : on peut rechercher en termes de critères Examiner les types d'évidences : évidence existentielle du corps vécu : on oppose toutes les approches médiées par la physique, la biologie, l'anthropologie. - On a vu que le corps semblait pris entre deux choses. [...]

[...] Ce qui est compliqué en médecine c'est de voir le corps comme mécanisme. Le corps de l'autre est quelque chose de signe : Toujours en excès par rapport à la matière qu'il est censé être. Descartes : distinguer âme et le corps ne va pas de soi. L'évidence c'est l'union. Descartes sait que penser un corps distinct de l'âme ça va contre l'évidence. Mais démarche préalable à l'établissement d'étudier le corps avec la science. Problème : Union est vécue mais pas pensable. [...]

[...] L'évidence qu'on a un corps est alors peut-être historique. - Brouillage entre vivant et mort Le corps Corpus (latin) = Cadavre : l'homme est réduit à la matière. Qu'est-ce que c'est le corps : quelque chose qui n'était pas que de la matière quand il a été réduit à la matière. (Voir valou pour sens latin). Cadavre est du côté du corps car il garde une certaine unité mais = matière car pas animé et pas sensible : le cadavre : le corps perd l'unité et la matière se disperse. [...]

[...] Le corps est plus évident parce qu'il se donne, au lieu, unique. Evidence = caractère de ce qui est immédiatement perçu (compris) par les sens sans la médiation d'un raisonnement. Donc le corps me semble évident car je le perçois immédiatement par les sens, cette évidence du corps c'est mon corps qui la donne. ⇨ Poser la question de l'évidence du corps semble paradoxale parce que l'évidence du corps semble aller de soi. ⇨ Si je dis « pour faire ceci tu devras me passer sur le corps » je mets mon corps en opposition. [...]

[...] » François Dagognet, Le corps multiple et un. Idée de corps implique une certaine unité : Prendre du corps = Prendre consistance : prend de la densité ( densité matérielle. - Corps peut être un corpus, corps de feuilles, une logique relie les textes. - Dans le domaine politique ou social, on parle du corps politique, d'un corps de balai, d'armée, de garde, de l'Eglise ( toutes ces expressions sociales désignent une unité d'une diversité au sein d'un tout. La notion de corps nécessite une solidarité entre les parties qui le constituent Ce qui pose problème : à quelle condition une multiplicité est suffisamment unie pour constituer un corps ? [...]