Comment décrire le lien qui existe entre la connaissance et le goût ? Et, puisque ce qui nous intéresse est le goût musical, qu'est-ce que le plaisir purement musical ? Doit-on dire qu'il est lié à la perception de la structure mélodique, harmonique et rythmique d'une œuvre ? Certes, le plaisir esthétique du même est dès lors immédiatement rattaché à l'œuvre qui le produit (esthétique de l'objet, et non du sujet), mais la conscience esthétique devient le prolongement de la conscience cognitive — ce qui, en outre, interdit à celui qui ne sait pas lire une partition tout plaisir authentiquement musical. Mais faut-il alors penser que, comme l'affirme une tradition philosophique dont Kant est l'éminent représentant, on doit opposer le jugement de fait et le jugement de valeur esthétique, de sorte que la connaissance n'aurait rien à voir avec le plaisir esthétique ? Dans ce cas toutefois, non seulement la conscience esthétique est l'autre absolu de la conscience théorique, de sorte que le jugement esthétique relève alors d'un sentiment ineffable et indicible, mais le plaisir esthétique relève davantage d'une certaine structuration du sujet qui l'engendre que d'une œuvre qui n'en est au fond que la cause occasionnelle (esthétique du sujet, et non de l'objet). Cependant, si la thématisation de ces deux voies nous amène à la conclusion selon laquelle elles sont aussi aporétiques l'une que l'autre, n'est-ce pas le rapport entre la conscience théorique et la conscience esthétique, dont on postule toujours, pour penser le problème, qu'elles cohabitent l'une à côté de l'autre d'une manière tout aussi originaire, qu'il faut repenser à nouveau frais ?
[...] Alors que la musique construit proprement un discours musical la rengaine correspond à ce que critique Schoenberg lorsqu'il écrit : Bien peu savent l'art d'exprimer une pensée musicale de façon juste et variée. ( . ) Cette façon simpliste d'exposer des idées ( . ) est la marque des esprits incultes, qui ne savent parler des choses que dans l'ordre où elles se présentent, qui ne peuvent les concevoir dans leur ensemble et ne sauraient en conséquence ni prévoir ce qui va suivre ni faire un retour en arrière, en vue de lier logiquement une phrase à une autre autrement que par des et : Et je dis . [...]
[...] La Pléiade, trois tomes, tomes II p J.G. Prod'homme, Christoph-Willibald Gluck, Paris, Fayard p Ibid., p M. Noiray, Commentaire musical et littéraire de Iphigénie en Tauride, L'Avant-scène opéra (1984), p Une stabilité qui n'est toutefois pas une stricte répétition, comme nous le soulignons plus loin. Ibid. Ibid. M. [...]
[...] On ne peut donc pas parler, avec Jeanne Vial, d'une présence mutilée (Le Sens du présent, Paris, Vrin p. 208), car c'est penser ce présent à l'aune d'un passé et d'un futur qui lui manqueraient donc souligner, non sa force et sa plénitude (les possibles qui s'esquissent), mais sa négativité (l'absence de direction univoque). M. Proust, A la recherche du temps perdu, op. cit., tome p Ibid. Ibid. [...]
[...] Il s'en représentait l'étendue, les groupements symétriques, la graphie, la valeur expressive ; il avait devant lui cette chose qui n'est plus de la musique pure, qui est du dessin, de l'architecture, de la pensée, et qui permet de se rappeler la musique. Voir notre article L'esthétique musicale formaliste de Nietzsche dans Humain trop humain op. cit., p A la différence de Newton ou de Schopenhauer, votre ancêtre ne croyait pas à un temps uniforme, absolu. Il croyait à des séries infinies de temps, à un réseau croissant et vertigineux de temps divergents, convergents et parallèles. Cette trame de temps qui s'approchent, bifurquent, se coupent et s'ignorent pendant des siècles, embrasse toutes les possibilités. [...]
[...] Folio p Dans Mulholland drive de David Lynch, l'image est tel un jugement qui dément la modalité assertorique surgissant spontanément et naïvement, pour souligner son caractère hypothétique, puisque le même thème (le film qu'on tourne et les personnages qui gravitent autour) peut donner naissance à des thèses différentes comme autant de mondes possibles qui ne sont pas plus réels les uns que les autres (elle a tourné dans le film ce sont les premières et les dernières images ou bien elle n'a pas tourné dans le film bien que c'était elle qu'on voulait, ou bien encore on ne voulait pas d'elle pour jouer l'héroïne). Nous avons développé ce point dans Musique et temps chez Nietzsche Philosophie, à paraître. [...]
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