La conscience semble s'imposer comme fondement incontestable de la personnalité. En effet, l'Homme n'est-il pas l'être capable de dire « Je », c'est-à-dire le sujet capable de saisir directement, et sans intermédiaire, sa propre existence ? ("Je pense donc je suis", Descartes).
L'Humain est l'être qui porte sa valeur en lui-même. Le « Je » subsiste comme conscience de soi. Pour établir l'authenticité d'un fait, l'Homme se réfère toujours à sa conscience. Il fonde sa connaissance dessus. Elle définit même la responsabilité. ("Huis Clos" de Sartre : ils sont condamnés à être conscients pour l'éternité).
Pourtant, il y a bien des cas où l'Homme apparaît dépourvu de conscience (les oublis). Le passé d'un individu est bien réel, pourtant il n'est pas contenu en entier dans sa mémoire. Le passé semble donc sommeiller dans l'inconscient. ("Il y a une vertu de l'oubli", Nietzsche).
Comment la conscience peut-elle être condition de l'existence de l'Homme et obstacle à sa définition ?
[...] Il y a des variations et une identité permanente : c'est la substance. De quelle nature est la substance ? C'est le principe de personnalité. L'action propre de la substance est la pensée. Sur ce plan, Leibniz rejoint Descartes. Toutefois, il reconnaît plus clairement les expériences de l'intermittence de la conscience. Ainsi, nous expérimentons en nous-mêmes un état où nous ne nous souvenons de rien et n'avons aucune perception distinguée ; comme lorsque nous tombons en défaillance ou quand nous sommes accablés d'un profond sommeil sans aucun songe. [...]
[...] Apercevoir, c'est sentir, comparer, c'est juger. Rousseau. Ce double aspect s'avère problématique et est susceptible d'être critiqué et complété par une autre thèse. Le problème du décalage entre les deux consciences se pose. La conscience instantanée est celle du présent. La conscience réfléchie est celle du passé et fait appel à la mémoire. Le problème concerne le passage entre les deux : cela suppose de passer du présent au passé. À l'intérieur de la thèse cartésienne, il y a une dualité, un décalage. [...]
[...] Pour lui, l'inconscient est de nature psychique. Le psychisme explique le rêve et la maladie mentale. Le point commun des thèses de Descartes, Leibniz et Freud, c'est qu'ils admettent tous que l'origine de la névrose et de la maladie mentale est psychique. Le dualisme âme et corps chez Freud entraîne un conflit entre l'inconscient et la conscience morale. L'inconscient chez Freud est le signe de l'instinct et de la passion, ainsi que de la pulsion. Un être de surface est un être qui montre ce qu'il est au-dehors, en société. [...]
[...] L'étiologie est la science des causes. La névrose est donc la collision entre deux conditionnements : excitation/inhibition. Pour Freud, cela vient de la répression de l'instinct sexuel. Cela pourrait expliquer certains phénomènes bien connus : Freud a cru trouver dans les morales puritaines la preuve de ce qu'il avançait : la sexualité est refoulée dans certaines sociétés, à cause de la réprobation publique et de la condamnation pénale. C'est l'empêchement légal et public d'exercer sa sexualité au moyen d'un contrôle. [...]
[...] La conscience est une modalité du fonctionnement cérébral. Il n'y a pas d'explication mécanique de la conscience parce que les mécanismes qu'elle met en jeu sont trop petits. Il faut distinguer l'explicable et l'effectivement expliqué. La saisie de la conscience demeure irréductiblement qualitative. Le savoir de soi reste toujours à venir. Nous ne pouvons parvenir à une pleine connaissance de notre psychisme. Il faut qu'il y ait un travail. La conscience de soi ne se reconnaît qu'à travers la conscience d'autrui. [...]
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