Conception, vérité, sens, Aristote, Métaphysique, allégorie de la caverne, Platon, Protagoras, logos, Gorgias, La République, Le Banquet, désir de savoir, sagesse, Discours de la méthode, évidence, certitude, doute méthodique, critique, possibilité d'une vérité, critique absolu, Kant, Critique de la Raison pure, La Logique, Galilée, Le Gai Savoir, Nietzsche, langage, Michel Foucault, Les Mots et les Choses
L'idée de posséder la vérité entièrement est source d'une assurance naïve qui peut à tout moment déboucher sur la désillusion, la déconvenue, le scepticisme ; mais elle est aussi source de dangers : l'intolérance, la violence, l'exclusion en sont issues. Si la vérité apparaît comme une valeur positive supérieure à l'erreur, l'idée de la rechercher réclame néanmoins la plus grande prudence sur les signes qui nous permettent de la reconnaître et sur la tendance à en faire une arme pour l'imposer aux autres.
[...] Descartes a redéfini l'idée de la vérité dans le Discours de la méthode pour bien conduire sa raison et chercher la vérité dans les sciences. Il s'agit pour lui d'assurer la capacité d'un sujet à juger par lui-même de la certitude de n'importe quel objet de pensée, qu'il vienne de l'esprit lui-même, comme dans les mathématiques, ou de l'expérience sensorielle. Le doute méthodique ne porte pas sur le corps comme tel, mais sur l'attitude infantile de l'esprit à croire en la certitude du témoignage des sens. [...]
[...] Platon en tire une critique acerbe du discours Politique. Platon définit alors la persuasion comme une caricature de la conviction. Elle ne place que sur le plan de l'opinion qui est la pensée que nous développons à partir de la manière dont les choses nous apparaissent. Par opposition, convaincre requiert une parole s'adressant à la raison pour partager une idée universelle. L'allégorie de la caverne dans La République exprime l'opposition entre deux manières de vivre et de savoir qui créent deux mondes . [...]
[...] Faut-il affirmer la vérité en invoquant notre certitude ? Mais au nom de quoi ? Ce qui justifie autant l'intolérance que le scepticisme. Et pourtant tous les hommes désirent naturellement savoir , dit Aristote dans la Métaphysique. Le problème de la vérité repose sur le paradoxe : pourquoi désirer rechercher la vérité si cela ne mène à rien ? C'est donc le sens de sa recherche qui est à questionner. Il faut par conséquent définir ce qui rendrait possible un dévoilement de ce qui est. [...]
[...] Mais le dévoilement est l'aboutissement de la recherche et nous ne savons jamais avant de l'atteindre ce qui sera dévoilé. Le problème de la définition de la vérité est de savoir si la vérité consiste dans la conformité entre notre pensée et la réalité. Car ce n'est jamais la réalité elle-même qui est vraie ou fausse, mais ce qu'on juge qu'elle est. Pourtant, comment savoir si ce jugement s'accorde avec la réalité telle qu'elle est ? Notre jugement est-il plus exact que celui d'autrui ? [...]
[...] En critiquant les pouvoirs de parler vrai , elle révèle la valeur de la vérité : manifester la liberté de parler et de penser hors de la conformité aux discours admis. [...]
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