Philosophie, vérité, savoir, Platon, Foucault, Socrate, Aristote, Protagoras, Descartes, Kant, Galilée, Nietzsche
L'idée de posséder entièrement la vérité est source d'une assurance naïve qui peut à tout moment déboucher sur la désillusion, la déconvenue et le scepticisme. Mais elle est aussi source de dangers car l'intolérance, la violence et l'exclusion en sont issues. Si la vérité apparaît comme une valeur positive supérieure à l'erreur, l'idée de la rechercher réclame néanmoins la plus grande prudence sur les signes qui nous permettent de la reconnaître et sur la tendance à en faire une arme pour l'imposer aux autres.
[...] C'est pourquoi la démonstration mathématique est le modèle de la connaissance par évidence. Elle permet de hiérarchiser les degrés de vérité selon leur degré de clarté et de distinction. Les critiques de la possibilité d'une vérité Un critère absolu de la vérité est impossible à déterminer Kant, dans La Critique de la Raison pure, montre que l'idée d'une vérité purement rationnelle est impossible. Le rêve de la raison pure est d'obtenir une connaissance de la chose en soi, c'est-à-dire quelque chose d'inconditionné . [...]
[...] Mais c'est loin de suffire à la vérité , dit Kant dans La Logique. Ainsi depuis Galilée, la science comprend qu'elle ne connaît la nature qu'à travers les cadres expérimentaux et catégoriels qu'elle fixe aux réponses à ses questions. La raison doit apprendre ses limites à connaître la vérité et ne prétendre qu'à un accord universel sur les lois de la science qui ne sont pas les lois de la nature. La conformité à la raison est une tromperie que l'on se fait à soi-même Dans Le Gai Savoir, Nietzsche soupçonne la volonté de vérité de masquer une évaluation morale. [...]
[...] Seule la raison peut accorder ainsi universellement l'alèthéia et le logos. Protagoras quant à lui affirme que l'homme est la mesure de toute chose . Les sophistes répondent à Platon qu'il n'existe aucun discours privilégié capable d'énoncer une unique vérité : à chacun sa vérité. Il existe autant de vérités que de discours parce que les mots sont des conventions de significations qui n'expriment en rien les choses. Cette coupure radicale mot / chose fonde l'idée que seul un discours capable de persuader la foule a de la valeur. [...]
[...] L'attention au langage permet de déceler l'origine de cette attitude. Parler est un acte de foi : nous supposons que ce que nous disons est vrai, ou sera tenu pour tel par autrui, sinon nous n'avons qu'à nous taire. Par souci de sociabilité, le langage conduit à une réaction morale : la vérité à tout prix . Mais c'est là entrer en conflit avec la vie elle-même, car la vie n'est pas morale : J'entends qu'elle vise à égarer, à duper, à dissimuler, à éblouir, à aveugler . [...]
[...] Mais le dévoilement est l'aboutissement de la recherche et nous ne savons jamais avant de l'atteindre ce qui sera dévoilé. Le problème de la définition de la vérité est de savoir si cette dernière consiste oui ou non dans la conformité entre notre pensée et la réalité. Car ce n'est jamais la réalité elle-même qui est vraie ou fausse, mais ce que nous jugeons qu'elle est. Pourtant, comment savoir si ce jugement s'accorde avec la réalité telle qu'elle est ? [...]
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