Le mot « art » a deux sens différents en français, il peut se référer à une œuvre d'art (en tant que création) ou à un métier, une technique, un savoir-faire. La partie de la philosophie s'intéressant à « l'art » est l'esthétique ; elle s'intéresse aussi au « beau ». L'esthétique a été pendant longtemps reléguée au second plan dans le travail philosophique. Le noyau de la philosophie était auparavant la métaphysique, la morale, la politique, l'épistémologie (philosophie de la science).
Au XIXe siècle, l'esthétique gagne ses lettres de noblesse en faisant apparition sur le devant de la scène philosophique. Hegel, Schopenhauer et Nietzsche sont trois philosophes allemands qui vont faire entrer l'esthétisme au cœur de la philosophie. « Esthétique » de Hegel ; « Le Monde comme volonté et représentation » de Schopenhauer ; « Naissance de la tragédie », « Par delà le bien et le mal » ou encore « Ainsi parlait Zarathoustra » de Nietzsche. Cette réflexion sur l'esthétisme est toujours d'actualité au XXe siècle. Il s'agit de comprendre qu'il existe une vérité propre à l'œuvre d'art ; une vérité dans la proximité de laquelle le philosophe doit se tenir. Qu'est-ce que l'œuvre d'art a à nous apprendre sur nous-mêmes, sur le plan ontologique (c'est-à-dire sur notre essence) ? Qu'en va-t-il pour l'homme en tant qu'homme au niveau de sa représentation de lui-même, du temps, de la mort… à partir du fait qu'il soit capable de créer ? Il s'agit de comprendre que l'art apparaît comme une réponse géniale que l'homme apporte au temps.
[...] Au sens strict du terme, l'art nous étonne ; il y a une dimension métaphysique de l'art. L'étonnement nous amène à la question de Leibniz au XVIIe siècle : Pourquoi y a-t-il un monde plutôt que rien ? L'étonnement va nous ouvrir sur la question du il y a qui désigne l'être et l'étant. (Étant = ensemble des choses du monde en tant qu'on a une mainmise sur elles). L'étonnement est une trouée au sein du quotidien ; il est une mise entre parenthèses de nos logiques d'homofaber. [...]
[...] L'art va témoigner de l'esprit humain ; c'est-à-dire de ses joies, de ses désirs, de ses angoisses L'art ne saurait rivaliser avec la nature ou le réel. Un art qui voudrait rivaliser avec la nature, c'est comme si un ver de terre voulait ressembler à un éléphant. Hegel. Et quand bien même nous pourrions y parvenir, ce ne serait pas de l'art. Un art qui ressemblerait trop au réel nous procurerait de l'ennui. Ce qui nous touche dans une œuvre d'art, c'est qu'elle est l'expression d'une transcendance. Elle va nous proposer un regard original, un style. [...]
[...] Au XIXe siècle, l'esthétique gagne ses lettres de noblesse en faisant apparition sur le devant de la scène philosophique. Hegel, Schopenhauer et Nietzsche sont trois philosophes allemands qui vont faire entrer l'esthétisme au cœur de la philosophie. Esthétique de Hegel ; Le Monde comme volonté et représentation de Schopenhauer ; Naissance de la tragédie Par delà le bien et le mal ou encore Ainsi parlait Zarathoustra de Nietzsche. Cette réflexion sur l'esthétisme est toujours d'actualité au XXe siècle. Il s'agit de comprendre qu'il existe une vérité propre à l'œuvre d'art ; une vérité dans la proximité de laquelle le philosophe doit se tenir. [...]
[...] L'art va réaliser l'accord des esprits par delà les temps. En un sens nous sommes aussi proches que ceux qui ont peint les grottes de Lascaux que de nos contemporains. On se rejoint qu'elle que soit la période à laquelle on appartient. Conjurer la mort ce n'est pas effacer la mort. Aucun artiste comme aucun homme n'est immortel. La création implique le pouvoir mourir Même les œuvres d'art sont mortelles. Cette fragilité des œuvres d'art participe à l'émotion esthétique. [...]
[...] Pour Hegel, la beauté d'une œuvre d'art est supérieure à la beauté de la nature. La nature peut être belle, mais il n'y aura pas l'expression ou la marque d'une transcendance. On peut voir l'expression de la transcendance dans la beauté de la nature à deux conditions : - la beauté des paysages (beauté d'une nature dénaturée, humanisée, domestiquée). -la nature est le fruit de la volonté divine ; on pense la nature comme une création. L'art ne copie pas la nature, en revanche, l'art va transfigurer la nature ; c'est-à-dire que l'art éclaire le réel ou la nature d'une lumière nouvelle, c'est-à-dire le style. [...]
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