Comment savoir ce que je dois faire ? - publié le 12/10/2010

Résumé du document

La question "comment savoir ce que je dois faire ?" peut donner lieu à différentes formes de réponses : lorsqu'il s'agit de suivre simplement un stimulus, je sais naturellement comment respirer, marcher, cligner des paupières, etc. Au contraire dans le cas d'actions qui requièrent un savoir-faire, comme la fabrication de quelque chose, ou tout acte de type technique, comme savoir comment utiliser un logiciel, comment réparer une panne de courant, etc. j'ai besoin de réfléchir, et donc d'avoir un "savoir", mais il s'agit alors simplement de connaître les moyens pour arriver à un résultat donné, et appliquer un procédé ne pose pas de problème de conscience, seulement un apprentissage et une expérience. Pourquoi se poser alors cette question ? (...)

Extraits

[...] Conclusion : je ne suis donc jamais sûr de savoir ce que je dois faire, et le croire, c'est-à-dire être certain de toujours faire son devoir est même le meilleur moyen de ne pas le faire, car cela signifierait que j'ai des réponses déjà faites à appliquer à toutes les situations. Cela signifierait donc que je n'exercerais pas mon jugement, et que je ne me sentirais pas responsable des conséquences de mes actes. C'est au contraire le doute et le sentiment de ma responsabilité, ce qui manquait tellement à Eichmann, ce criminel nazi, qui, lors de son procès se justifiait en disant qu'il avait fait son devoir puisqu'il avait obéi aux ordres, qui peut m'aider à éviter de faire le mal sinon me garantir de toujours faire le bien. [...]

[...] Si j'en reste à ce que dit Kant, il n'y a que l'intention qui compte, et je sais donc toujours ce que je dois faire si j'agis par une volonté pure. Mais n'y a-t-il pas des cas où j'ai la responsabilité de tenir compte des conséquences de mon acte, même si mon intention est bonne. Par exemple si je sais que la révélation d'une vérité douloureuse peut conduire quelqu'un de fragile au suicide, mon devoir est-il de toujours dire la vérité (comme le croit Kant sous prétexte que le mensonge ne peut devenir une loi universelle) ? [...]

[...] Peu importe que leurs intentions soient au fond, méchantes. Il suffit, dans ce cas là, que leurs actes soient conformes au devoir Au contraire un acte moral suppose une intention pure, c'est-à-dire complètement désintéressée et seulement mue par le respect de la loi morale, sans motif sensible. C'est la raison qui impose sa loi à ma volonté en excluant tout penchant sensible qui rendrait mon acte égoïste (même un acte fait par amour ou par amitié) et impossible à universaliser. [...]

[...] Le devoir moral est ainsi universel, indépendant des différences culturelles et historiques, et ne peut être démonté par une critique sceptique (qui dirait que les normes sont relatives) On voit ainsi que je ne peux, pour savoir ce que je dois faire me contenter de suivre des règles extérieures, mais que cela suppose toujours un jugement personnel, un engagement, un choix que seule ma conscience peut prendre. C'est pourquoi d'ailleurs je peux faire le mal, car si je n'étais qu'un robot qui applique des règles mécaniquement je ne serais jamais responsable de mes actes. C'est parce que je peux faire le mal, que je peux, par la même occasion, bien agir. C'est parce que je peux me tromper que je peux aussi savoir ce que je dois faire. [...]

[...] Comment savoir ce que je dois faire ? La question comment savoir ce que je dois faire ? peut donner lieu à différentes formes de réponses : lorsqu'il s'agit de suivre simplement un stimulus, je sais naturellement comment respirer, marcher, cligner des paupières, etc. Au contraire dans le cas d'actions qui requièrent un savoir-faire, comme la fabrication de quelque chose, ou tout acte de type technique, comme savoir comment utiliser un logiciel, comment réparer une panne de courant, etc. j'ai besoin de réfléchir, et donc d'avoir un savoir mais il s'agit alors simplement de connaître les moyens pour arriver à un résultat donné, et appliquer un procédé ne pose pas de problème de conscience, seulement un apprentissage et une expérience. [...]