Celui que l'on surnomma le « Rossignol de la coopération » est né à Uzès dans le Gard en 1847. Il est issu d'une famille de juristes protestants, en effet, son père était magistrat et son frère aîné enseignait le droit à Paris. Ainsi, Charles Gide suivit également des études de droit, en même temps que des cours à la Sorbonne et au Collège de France. En 1872, il soutint sa thèse du droit des associations en matière religieuse, puis deux ans plus tard il fut agrégé de droit malgré un goût plus prononcé pour l'Histoire et la Littérature.
Il obtint dans un premier temps une chaire d'économie politique à Bordeaux puis fut nommé à Montpellier en 1880. Il publia en 1883 ses Principes d'économie politique qui lui attirèrent les foudres de certains économistes mais un certain succès parmi ses étudiants.
[...] En 1916, Gide relèvera quelques difficultés inhérentes aux sociétés coopératives de production[16]. Tout d'abord le défaut d'éducation économique des ouvriers, cette carence devait être absolument comblée sinon les coopératives péricliteraient indéniablement. Autre point faible, le défaut de capital, sans mise de départ il était difficile d'installer une coopérative. Le défaut de clientèle faillit également venir à bout de certaines coopératives qui n'étaient pas suffisamment outillées pour produire beaucoup. Enfin, les coopératives de production avaient la fâcheuse tendance à reproduire les formes mêmes qu'elles proposaient d'éliminer à savoir l'organisation patronale et le salariat. [...]
[...] Au caractère ouvert des coopératives, les socialistes prônaient une réservation aux ouvriers. Les bonis produits par la coopérative devaient servir selon eux notamment à des actions politiques comme la grève etc., alors que les coopérateurs voulaient que ces bonis servent le mouvement coopératif. Charles Gide, pour éviter la fracture donnera aux socialistes certaines satisfactions mais tempèrera toujours vers un socialisme associationniste. Pour l'auteur, l'évolution du coopératisme suivra celui du régime politique en France, en confère la conclusion de son chapitre sur le coopératisme[5] : Si l'on pense que l'évolution politique procède par trois phases successives, monarchie absolue, monarchie constitutionnelle, république, il est naturel de penser que l'évolution économique dans ses formes successives devra correspondre étape par étape, à l'évolution politique : d'abord coercitive(esclavage), puis monarchique (salariat), puis parlementaire (un patronat tempéré par la participation aux bénéfices et une certaine part accordée aux ouvriers dans la propriété et direction de l'entreprise), enfin républicaine avec l'association coopérative). [...]
[...] Gide et ses idées coopératives furent très discutées et ne parvinrent pas à convaincre un certain nombre d'économistes, par exemple, Gustave du Puynode, disait de lui[1] en commentant ses Principes d'économie politique Monsieur Gide se montre très partisan, au milieu des craintes que lui inspire la concurrence, ou, ce qui est la même chose, la liberté, des modes de travail et de salaire que l'on a nommées la coopération et la participation aux bénéfices. Malheureusement, il s'est peu enquis de leur fonctionnement véritable. [...]
[...] selon le but qui leur a été attribué. Cependant, on peut quand même soulever que la méthode est pour le moins radicale puisqu'elle consiste en la suppression des intermédiaires, méthode déjà préconisée par Fourier au début du XIXème siècle. Enfin, la coopération prétend exercer une action non pas seulement économique mais aussi morale puisqu' elle ne fait point appel, en effet, pour son oeuvre d'émancipation, à la révolution ni même à l'action coercitive des lois, mais à des forces morales : l'énergie individuelle et l'esprit de solidarité, forces qui sont généralement en opposition mais qu'elle réconcilie, et c'est ce qui fait sa vertu éducative On retrouve la vision politique de Gide (cf la première partie), mais on sent également une volonté de donner au coopératisme des valeurs morales telle la solidarité. [...]
[...] A l'inverse, les sociétés coopératives de consommation sont des sortes d'économats possédés et administrés par les ouvriers eux-mêmes pour leur propre compte. Selon Gide, Il faudrait se garder de croire ( ) que la société coopérative de consommation n'est que la filiale de l'économat, c'est une institution qu'elle dépasse infiniment en importance, car elle est faite non pas seulement pour certaines catégories, mais pour touts les consommateurs, le but étant de favoriser la vie de ses membres en leur fournissant les denrées alimentaires et subsidiairement tous les objets de consommation, de bonne qualité, au juste prix et au juste poids Dès lors selon l'auteur, plusieurs remarques au sujet des coopératives de consommation. [...]
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