Objets, invasion des objets, objets cultes, cultes des objets, consommation
Cette phrase non correcte grammaticalement, sans proposition principale, résonne et sonne comme un titre d'œuvre. Celle-ci propose d'emblée un paradoxe en ce qui concerne les objets; s'ils nous envahissent, nous devrions logiquement nous en débarrasser, nous en défaire et nous rebeller. Cette
formule repose également sur deux figures de style : la personnification et le chiasme. Les objets ou choses semblent animés par une volonté de nuire aux hommes, puisque ils exercent le pouvoir de nous envahir. Comme pour le rêve, ils semblent agir indépendamment de notre volonté, de notre désir.
Pire, les objets nous contrôlent, ils agissent sur nous comme des parasites. Le chiasme, quant à lui, met en valeur le culte, l'occultisme... Si l'homme occidental a perdu quelque peu le sentiment religieux, il s'attache aux objets; héritier de la philosophie matérialiste dispensée en partie par Epicure IVème siècle avant JC, puis plus tard, par les philosophes des lumières (XVIIIème siècle), l'homme occidental ne croit plus qu'en la matière, et par extension aux objets qui l'entourent. De fait, la crainte de l'agonisant est de perdre tout ce qu'il a gagné au cours de sa vie, et tout ce qu'il donnera en héritage, matériellement parlant.
[...] Ces objets qui nous envahissent - 26/34 BTS 2ième année - Les objets qui nous envahissent, objets cultes, culte des objets Culture générale et expression Pourquoi collectionne-t-on ? La quête vaine du collectionneur Certains psychanalystes ont un avis sur la question. Pour eux, chaque collectionneur éprouve une féroce volonté de rassembler ce qui est à l'évidence dispersé dans l'univers. Il se prend alors pour un démiurge, un peu à l'instar du dieu Grec Eros qui avait pour fonction de rassembler, d'unir ce qui doit aller ensemble, et d'écarter ce qui ne l'est pas. [...]
[...] Le philosophe Michel Foucault, dans Les mots et les choses, dénonce "le vide de l'homme disparu" en 1966. Sartre dans La nausée, roman paru en 1938, dont nous avons un extrait à la page 96, met en scène un personnage, Roquentin, qui s'interroge sur le rôle des objets dans nos vies; à leur égard, ce personnage éprouve un profond rejet de leur omniprésence quotidienne en exprimant avec détermination combien ils ôtent toute liberté à ceux qui les multiplient. S'ils suscitent la nausée, c'est parce qu'ils empêchent l'homme d'être libre et de goûter pleinement à la vie. [...]
[...] Elle tient aussi au regard que les individus, à titre personnel ou collectif, portent sur l'objet, en raison d'un attachement sentimental ou d'une relation particulière (objets sacrés, patrimoniaux, objets cultes d'une génération). Une telle valeur fait donc de l'objet bien plus qu'une simple chose inanimée, posée devant un sujet. Comment l'appréhender ? Dans quels cas pourra-t-on parler de fétichisme ou de lien irrationnel engendré par nos désirs et nos frustrations ? Accumulés tout au long d'une vie, collectionnés avec passion, entassés avec indifférence, que disent les objets de ceux qui les possèdent ? De quoi sont-ils les signes ? Et aussi bien, que dit leur absence ? [...]
[...] Ce que nous vendons à Coca-Cola, c'est du temps de cerveau humain disponible ( . Rien n'est plus difficile que d'obtenir cette disponibilité. C'est là que se trouve le changement permanent. Il faut chercher en permanence les programmes qui marchent, suivre les modes, surfer sur les tendances, dans un contexte où l'information s'accélère, se multiplie et se banalise. " Ces objets qui nous envahissent - 28/34 BTS 2ième année - Les objets qui nous envahissent, objets cultes, culte des objets Culture générale et expression On pressent tous, à un moment ou à un autre, l'idée que dans notre société tout est fait pour faire de nous des consommateurs addictifs. [...]
[...] Si nous hissons certains objets au rang de culte, c'est parce qu'ils nous donnent l'illusion d'accéder à un rang social supérieur au nôtre. L'achat d'une Porsche ou d'une bague hors de prix n'est pas un acte anodin. Les objets sont comme nos courtisans, ils nous flattent, on les multiplie, ils nous lassent, on les quitte. Les objets ne se mesurent pas à la quantité de ce que ceux-ci a pu produire, mais à la qualité de ce qu'elle a pu signifier. [...]
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