Solitude, aliénation, conscience de soi, illusion, rapport avec autrui
La solitude est une état de confrontation de soi par soi. A l'écart du monde, le sujet se retrouve éloigné physiquement des autres sujets. Selon la durée de cet état, l'éloignement spirituel avec les autres s'accroit. L'Homme se retrouve donc seul avec son corps mais surtout avec ses pensées. La solitude restreint notre champs d'activité. En effet, seul avec sa raison, le sujet n'a pas d'autre choix que de se questionner sur lui même. Ainsi, est ce en étant privé de tous contactes avec les autres que j'arrive à savoir qui je suis? Ou encore, la sociabilité est-elle un frein de compréhension de soi par soi? Ce sont des questions lourdes de conséquences. Répondre positivement à celles ci remettrait en cause la validité morale de l'existence de la sociabilité et du « vivre en communauté ». Ainsi nous verrons dans un premier temps que grâce à la solitude, l'être se déploie. Puis que paradoxalement, c'est le rapport qu'on entretient avec autrui qui détermine qui nous sommes. Nous formulerons enfin l'idée que la solitude n'est rien d'autre qu'un danger qui au lieu de nous permettre de nous connaître, nous rend étranger à nous même.
[...] La solitude n'est donc pas salvatrice. Elle est extrêmement dangereuse car elle fait en sorte que je devienne quelqu'un d'autre. Ainsi, chercher qui nous sommes est illusoire car je me perds dans l'expérience de la solitude. Au premier abord, le fait d'être seul, livré à nous même, libre de penser, est une méthode séduisante pour quiconque essayerai de prendre conscience de lui même. Mais c'est une méthode bien trop commode qui se retourne et devient extrêmement dangereuse, du fait de l'aliénation. [...]
[...] Il calque des attitudes, des postures, des pensées sur celles des autres. Je ne suis pas statique dans le sens où je deviens au fil du temps qui je suis. Dès lors, privé de contacte, de modèle, je n'évolue pas, je ne me trahi pas. Or, pour être qui je suis j'ai besoin de trahir celle que j'étais. La solitude m'empêche donc de m'inventer et d'être qui je suis. Elle ne me permet pas d'avoir réellement conscience de qui je suis. [...]
[...] Je commence à prendre conscience de qui je suis réellement. Mais je me rend compte qu'exister seul n'a pas tant d'intérêt et que finalement une questionne commence à me poser problème. Se connaître à l'écart du monde est ce vraiment se connaître au final. Et je me rend compte que cette conscience que je viens d'acquérir n'est que pure illusion. C'est le rapport que nous avons avec les autres qui déterminent qui nous sommes. Nous sommes ce que l'on est avec autrui. [...]
[...] Ainsi, la solitude devient non conscience de soi. Pourquoi? Car je deviens étranger à moi même, je deviens une autre personne étant donné que je ne deviens pas quelqu'un d'autre. En n'évoluant pas, je me perds. Je reste une ébauche de moi même. Je pourrai prendre conscience de moi même, le jour où j'aurai terminer le tableau que je( peints) tous les jours, ce tableau c'est moi. Tant que l'œuvre n'est pas achevée, elle est inexploitable, elle n'a aucun intérêt. [...]
[...] Il mutile son esprit et son corps, il se sacrifie pour faire taire cette partie de lui même qui le rendait asociale. Dès lors, éloigné des autres et de leur influence, le sujet exerce une pensée personnelle, il agit selon lui, pense sans modèle . Je me pose ainsi des questions dont les réponses ne seront soumis qu'à mon propre esprit. La solitude me libère. Elle à le pouvoir extraordinaire de faire en sorte que je culpabilise. Je n'ai plus honte, je ne me sens plus coupable de qui je suis. [...]
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