bonheur, illusion, liberté, autrui, alter ego, Blaise Pascal, John Stuart Mill, Schopenhauer, Rousseau, Descartes, Aristote, cours de philosophie
Selon l'opinion courante personne n'est à l'abri du bonheur. Cela signifie-t-il que le bonheur est une question de chance. Pourquoi courir après quelque chose qui dépend plus de la chance que de nous ? Si le bonheur est aussi incertain c'est-à-dire plus de notre action que notre volonté, il semble vain d'en faire le but de notre existence : mieux vaut se préparer au malheur. Le bonheur est un état de satisfaction durable que nous cherchons à atteindre par nos actions et selon l'idée personnelle que nous en faisons. Le bonheur se distingue de la simple joie ou du plaisir éphémère parce qu'il est un état stable qui s'inscrit dans la durée. Nous ne pouvons pas être sûrs que ce qui nous rend heureux durera toujours. Pouvons-nous éprouver durablement une satisfaction sans désirer quelque chose de nouveau.
[...] Mes intérêts propres sont liés à ceux d'autrui. Le bonheur suppose autrui. Autrui participe aussi directement à mon bonheur. Selon Aristote l'homme heureux a besoin d'ami, non pour qu'il lui rende service, mais au contraire pour pouvoir exercer sa propre humanité. Le bonheur véritable ne se vit pas seul. Il a besoin de l'amitié. L'homme reconnait qu'il lui manque quelque chose et que son bonheur n'est pas complet. Aristote rappelle que l'homme ne peut s'accomplir seul. Le bonheur n'est donc jamais strictement individuel. [...]
[...] Le bonheur est une vie faite d'une pluralité d'évènements et d'émotion, où l'agréable l'emporte plus sur le désagréable. Ainsi comme l'écrit John Stuart Mill la vie heureuse n'est pas une vie toute de ravissement elle est une vie où les plaisirs et les joies excèdent les peines et les souffrances. Le bonheur n'exclut donc pas dans une certaine mesure le malheur. Si l'on s'en fait une idée juste, le bonheur n'est donc pas une illusion. Il ne faut pas attendre de la vie plus qu'elle nous peut nous donner. [...]
[...] Le bonheur est une illusion sur notre sort (Blaise Pascal) Blaise Pascal pense que notre vie est misérable. Pourquoi croyons-nous au bonheur si celui-ci est impossible ? L'illusion n'est pas simplement une erreur pour Pascal : elle est une erreur dont il est difficile de se débarrasser. Pascal convient à nos désirs plus que la vérité (Divertere= se détourner de la réalité). Nous voulons croire au bonheur parce que nous voulons croire au bonheur parce que nous ne voulons pas voir notre existence comme elle est, c'est-à-dire fragile et voué à la mort. [...]
[...] Le bonheur ne tient pas à la possession d'un bien, mais d'abord au fait que ce bien me convient. Quelque chose que je ne désire pas ne peut pas me rendre heureux. Il y a donc une dimension subjective au bonheur. Un objet seul ne fait pas le bonheur. Pour qu'il rende heureux, il faut qu'il corresponde chez le sujet à sa volonté. C'est pourquoi, il n'y a pas de définition universelle du bonheur. Celui-ci dépend de notre rapport subjectif au monde, aucun extérieur ne nous rend en soi heureux. [...]
[...] Le bonheur véritable est liberté. En plus de nous mettre à l'abri du malheur, cette maitrise de soi est aussi source de satisfaction. Selon Descartes elle constitue la seule force de bonheur véritable. Pour lui le bonheur véritable ne dépend que de nous : les choses qui ne dépendent pas de moi ne peuvent me procurer qu'une joie superficielle. En effet, puisque ces biens résultent du hasard et des circonstances (une fortune ou une réputation), je peux les perdre à tout moment. [...]
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