Tous les hommes tendent vers le bonheur parce qu'il leur apparaît comme le suprême désirable. Dans l'Ethique à Nicomaque (neveu d'Aristote), Aristote (IVe avant JC, disciple de Platon) nous dit que tous les hommes désirent être heureux. Or, on identifie aisément le désirable et le bon : le bonheur serait alors le suprêmement bon ou, s'il on préfère, le bien qui surpasse tous les autres, le bien suprême. Mais le bonheur est le bien suprême en un second sens : au sens où il est poursuivi pour lui-même, où il constitue une fin en soi, contrairement aux autres biens qui ne sont poursuivis que comme des moyens en vue d'une fin plus haute qui est le bonheur ; par exemple, la médecine n'est pas à elle-même sa propre fin - , elle vise la santé comme moyen en vue du bonheur - . Autrement dit, ce qui est visé à travers la santé, les victoires, la richesse, ce n'est pas la santé, les victoires et la richesse, mais le bonheur qui apparaît comme le bien suprême.
[...] La moralité [c'est-à-dire la qualité de celui qui se montre moral] donc ne se fonde jamais sur les faits ni sur l'expérience. Elle est au contraire une exigence a priori de la raison pure. En somme, tout être raisonnable [tout être possédant la raison] est capable d'agir par devoir en tant que l'action accomplie par devoir correspond à une exigence a priori de la raison pure. [Pure, c'est-à-dire sans mélange du sensible. En somme, le devoir n'est pas un concept empirique, il est une exigence a priori de la raison pure elle-même. [...]
[...] Le bonheur est-il le bien suprême ? 1. En quel sens le bonheur peut être le bien suprême Tous les hommes tendent vers le bonheur parce qu'il leur apparaît comme le suprême désirable. Dans l'Ethique à Nicomaque (neveu d'Aristote), Aristote (IVe avant JC, disciple de Platon) nous dit que tous les hommes désirent être heureux. Or, on identifie aisément le désirable et le bon : le bonheur serait alors le suprêmement bon ou, s'il on préfère, le bien qui surpasse tous les autres, le bien suprême. [...]
[...] Sa valeur ne dépend-elle pas plutôt de ce qu'en fait la volonté ? Ainsi, Kant nous montre que le bonheur comme tel n'est pas véritablement le bon en soi, c'est-à-dire que selon lui, sa valeur dépend de ce qu'en fait la volonté. Sa valeur, c'est-à-dire sa signification morale, dépend de ce qu'en fait la volonté. Dans ses Fondements de la métaphysique des mœurs, Kant nous montre que s'il n'y a pas une bonne volonté susceptible de lui donner une signification morale, le bonheur n'est qu'une vaine complaisance en soi même, l'expression d'une arrogante satisfaction. [...]
[...] Le devoir est consubstantiel à ma raison elle-même. Kant nous dit que la loi morale [la morale consiste à accomplir son devoir] est posée a priori pas la raison pure elle-même, c'est-à-dire que la raison pure ne peut pas ne pas poser la loi morale, et donc la raison ne peut ignorer son devoir. Ainsi, le devoir ne nous est pas fourni par l'expérience sensible , il est un idéal de la raison pure, ou si l'on préfère une valeur a priori (la valeur est ce qui doit être pas opposition à ce qui est ; par exemple, le bien est une valeur dans la mesure où il n'est pas ce qui est, il est ce qui devrait être, il est toujours à être) Rappelons que les deux critères de l'a priori chez Kant sont le nécessaire et l'universel. [...]
[...] La moralité exclut tout rapport de la volonté aux circonstances externes, elle est autonome c'est-à-dire qu'elle a sa loi en elle-même L'impératif catégorique et la loi morale Si, pour Kant, le devoir est plus facile à connaître que le bonheur, c'est parce que la loi morale est, nous dit Kant, un fait de la raison En effet, tout être raisonnable est soumis à ce que Kant appelle l‘impératif catégorique Kant distingue entre impératif catégorique et impératif hypothétique Impératif hypothétique : Il nous représente une action comme nécessaire pour parvenir à une certaine fin. Impératif catégorique : Il commande absolument. Ainsi, pour Kant, l'impératif moral est un impératif catégorique. Il commande inconditionnellement lorsqu'il dit fais ceci Au contraire, l'impératif hypothétique nous dit fais ceci si tu veux obtenir cela On voit ainsi que la loi morale soumet impérativement la volonté à la raison, et la règle du devoir est toujours catégorique, c'est-à-dire qu'il s'agit de faire son devoir sans condition. [...]
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