La première génération a pu être en contact avec Leibniz. En font partie Christian Wolff, (1699-1754), disciple de Leibniz, Christian Thomasius (1655-1728), orienté vers les problèmes juridiques, Brockes (1680-1747) d'origine anglaise mais né à Hambourg, Haller (1708-1777), suisse allemand, médecin, écrivain et philosophe.
La deuxième génération est née aux alentours de 1730 avec Lessing (1729-1781), Mendelssohn (1729-1786), Nicolaï (1733-1811) et Wieland (1733-1813). Wieland, surnommé le "Voltaire allemand", fut en fait ouvert à toutes sortes d'influences : le "Sturm und Drang", le classicisme, le début du Romantisme. Mais il gardera toujours la marque rationaliste de l'Aufklärung.
Notons ici que lorsqu'une tendance domine, elle provoque en même temps une réaction opposée. Si le XVIIIe siècle est rationaliste, il s'adonne tout autant aux superstitions. Le Songe d'une nuit d'été, de Shakespeare, est su par cœur.
Des théologiens se manifestent aussi, notamment des "néologues" : ce terme apparaît dans la pensée allemande du XVIIIe pour caractériser des théologiens qui veulent présenter le christianisme d'une nouvelle manière et présenter la comptabilité des exigences de la raison et celles de la religion chrétienne. Enfin, la présence de nombreux Français en Allemagne et à Berlin n'est pas sans influence. Citons Voltaire reçu par Frédéric II, La Mettrie (médecin privé de Frédéric II), Maupertuis, le marquis d'Argens (qui incarne le libertinage) et Diderot (réclamé très vite en Russie par Catherine II). Ils ne plaisent pas aux Allemands car leurs idées sur la religion sont trop irrespectueuses. Mais les Aufklärer sont des lecteurs assidus de Pierre Bayle, Fontenelle (Pluralité des mondes), Montesquieu, d'Alembert et Rousseau qui prépare la transition avec le Sturm und Drang.
N'oublions pas enfin l'influence des déistes anglais avec leur "religion naturelle."
[...] La deuxième génération est née aux alentours de 1730 avec Lessing (1729- 1781), Mendelssohn (1729-1786), Nicolaï (1733-1811) et Wieland (1733-1813). Wieland, surnommé le "Voltaire allemand", fut en fait ouvert à toutes sortes d'influences : le "Sturm und Drang", le classicisme, le début du Romantisme. Mais il gardera toujours la marque rationaliste de l'Aufklärung. Notons ici que lorsqu'une tendance domine, elle provoque en même temps une réaction opposée. Si le XVIIIe siècle est rationaliste, il s'adonne tout autant aux superstitions. Le Songe d'une nuit d'été, de Shakespeare, est su par cœur. [...]
[...] Dans son Ernst und Falk, Dialogues pour francs-maçons, Lessing met l'accent sur la liberté individuelle. On est à la recherche d'une religion "raisonnable", dans le sens fort du terme. Il y a une certaine agressivité à l'égard du christianisme en tant que religion révélée : la notion de la révélation n'est plus acceptée. Les arguments traditionnels de l'apologétique sont remis en cause, comme les prophéties, les miracles, l'histoire du début du christianisme. Rappelons que Pascal a fait la même chose. [...]
[...] La vérité qui est une est accessible (ou le sera) à tous les hommes, comme le pensait déjà Leibniz. Mais ceci n'est valable qu'à l'échelle de l'humanité car une vie humaine est trop courte. On peut constater ici que le XVIIIe siècle est assez paradoxal, associant rationalisme et contes de fées. Etant donné que la vie humaine est courte, les Aufklärer, notamment Lessing et Herder, quelques Français, le Suisse Charles Bonnet ont recours à l'hypothèse de la métempsycose, la migration des âmes. Voilà qui est stupéfiant de la part de rationalistes. [...]
[...] Enfin, le bonheur est la sanction normale de l'effort moral, idée percutante dans une Allemagne aux trois quarts luthérienne puisqu'on ne parle plus de grâce : le bonheur est de ce monde. Subsiste cependant un point escamoté : le malheur d'un certain nombre d'êtres qui ont une vie morale irréprochable. L'optimisme politique est également de mise. La raison est le meilleur facteur de rapprochement entre les hommes ou les peuples car elle limite ou contrecarre les effets des passions : il s'agit de reconnaître la valeur du prochain. [...]
[...] Il y médite en particulier sur l'histoire du peuple juif, brute et grossier à l'origine mais peu à peu amené à l'épanouissement et à un grand rôle dans l'histoire humaine. Selon lui, l'humanité entière ne cesse de progresser même si le chemin est long : "Il n'est pas vrai que la ligne droite soit toujours la bonne." dit-il. Ainsi, dans l'ensemble, l'humanité avance et croît en même temps. La Querelle des Anciens et des Modernes fait rage en France et pose un problème philosophique. [...]
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