Peu à peu l'idée s'installe selon laquelle l'artiste ne cherche que le beau, c'est-à-dire que son activité est désintéressée alors que la technique est réduite à l'utile, à l'efficacité et tous les moyens sont bons à condition d'être efficaces. Au travail, qui laisse souvent penser à une activité manuelle, on préfèrera mettre un exergue à ce qui est intellectuel, dans une œuvre d'art, à ce qui est utile. On opposera l'œuvre d'art qui n'a d'autre fin que le beau, même si elle peut faire l'objet d'un usage lucratif ou encore décoratif.
Ainsi, si on s'accorde à dire que l'œuvre d'art n'est pas réductible à une production technique c'est qu'on évoque une dimension à la fois qualitative et esthétique qui fait sa spécificité : le beau.
[...] L'univers du beau dépasse le cadre de la création artistique puisqu'on peut parler de la beauté d'un acte, d'un sentiment, d'une personne. III La réponse du criticisme Le criticisme, c'est la philosophie d'Emmanuel Kant. A la question qu'est-ce que le beau ? Kant répond dans la critique de la faculté de juger que le beau c'est ce qui est l'objet d'un jugement de gout désintéressé L'œuvre d'art appelle une contemplation désintéressée. L'artiste n'est pas un tâcheron comme un artisan pour un salaire. [...]
[...] Il dévoile ce que Malraux appelle la part nocturne du monde C'est que l'œuvre d'art peut représenter la misère, la contagion des colères ramassées, l'âme collective des foules violentes ou tout au moins aisément furieuses. Une œuvre d'art peut représenter le vil La Goulue de Toulouse de Lautrec. Le beau peut-il être normé ? Dans l'optique de s'entendre sur ce qui est le beau, une autre solution semble être d'affirmer ses canons. Les normes, les critères qui fondent le beau. Ainsi, la beauté sera jugée selon les règles d'école. Cette thèse s'appelle cautionnement, si elle pouvait être réduite à un snobisme, on pourrait s'en accommoder. Fixer les règles, cela installe dans le conformisme. [...]
[...] Conclusion Quoi qu'il en soit de la difficulté posée par la question esthétique, on partage au moins une chose : c'est que l'œuvre d'art n'est pas vouée à des fins utiles. En cela réside l'une des différences entre l'artiste, l'artisan ou le technicien. On parle d'artisanat d'art pour reconnaitre implicitement que l'objet technique, la production artisanale peut avoir une valeur esthétique. Mais, il reste avant tout voué à l'utile et est marqué dans sa temporalité alors que l'œuvre d'art est atemporel. L'œuvre d'art est unique, géniale et une œuvre originale. [...]
[...] D'un pinceau délicat, l'artifice agréable Du plus affreux objet fait un objet aimable Mais cette conception est discutable. L'art n'est pas toujours plaisant. C'est en ce sens qu'il faut comprendre Goya, qui ne voit, dans cette obstination, que mensonge, tricherie. Pour lui, l'art qui devrait représenter le beau, un monde dans lequel on voit l'absurdité des désastres de la guerre, un monde de caprices n‘est qu'un mensonge, un aveuglement. En fait, ce qui est laid peut faire l'objet d'une représentation artistique. [...]
[...] L'art et la société D'où vient la culture du gout ? S'agit-il d'un talent ? Quel est l'impact des règles sociales sur la création ? Bourdieu dans art et consommation culturelle Au sens esthétique, avoir du gout c'est être capable de porter un jugement sur l'art. On pense souvent qu'une telle aptitude nous vient d'un talent individuel ou encore de l'éducation ou encore on pense à la force de sensibilité individuelle. Mais le talent, ce qu'on appelle un don qui serait naturel est discutable. [...]
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