Dans la critique de la faculté de juger, Kant cherche la spécificité de l'Art par rapport aux autres activités productives de l'homme. L'Art n'est pas un simple travail mais un mélange de travail et de jeu. L'artiste comme le travailleur transforme la nature, crée des choses artificielles. Les oeuvres produites par l'artiste sont effectuées intentionnellement, pensées avant d'être effectuées. A la différence du travail, l'Art trouve sa fin en lui-même, il ne vise pas l'utilité, la satisfaction des besoins.
Ce n'est pas non plus une activité imposée, contraignante. « L'Art se distingue de l'Artisanat, l'art est dit libéral. L'artisanat peut également être appelé art mercantile. On considère le premier comme s'il ne pouvait être orienté par rapport à une fin qu'à condition d'être un jeu ; c'est-à-dire une activité agréable en soi, attirante par les seuls effets qui donc peuvent être imposés de manière contraignante ».
[...] L'idée de lit appartient au monde intelligible Le lit fabriqué par l'artisan. C'est une réalité concrète qui appartient au monde sensible 3. Le lit peint par l'artiste. C'est une simple copie du lit sensible. Dans notre monde sensible, les choses sensibles, les choses visibles ne sont que le reflet des formes intelligibles. L'artiste, en les copiant, en les imitant, nous éloigne doublement de l'idée. Ce que rejette PLATON ce n'est pas l'Art en tant que tel, mais les formes d'Art qui produisent des images illusoires, des faux- semblants, des simulacres. [...]
[...] L'apprentissage n'est pas du génie. Ainsi on peut apprendre les principes de la philosophie de la nature grâce à NEWTON mais on ne peut apprendre à composer des poèmes même si les modèles sont excellents. L'aptitude propre au génie ne peut être communiquée, elle disparaît avec lui jusqu'à ce qu'un autre reçoive ce don de la nature. L'élève ne doit pas se contenter d'imiter, il doit faire siennes les règles, il doit créer sa propre œuvre, lui insuffler sa propre personnalité. [...]
[...] Seul le rapport au beau est une satisfaction libre. Dans le jugement de goût, la satisfaction est purement contemplative, c'est un plaisir gratuit Le beau est ce qui plaît universellement sans concept (sans pouvoir l'expliquer rationnellement) Le Beau plaît sans qu'on puisse justifier ce plaisir par des concepts. Mais de plus ce jugement se veut valable pour tout le monde. Le sujet ressent la beauté avec une telle évidence qu'il exige une reconnaissance universelle sans qu'il puisse en rendre compte par un jugement démonstratif. [...]
[...] La contemplation esthétique c'est la rencontre de deux singularités : à savoir d'une œuvre, toujours originale, et d'un spectateur toujours quelque peu différent des autres. La particularité du spectateur renvoie à plusieurs aspects. D'abord à la qualité des différents sens et en particulier la vue et l'ouïe. On peut avoir l'oreille plus ou moins musicale. En cas de déficience d'un sens certains aspects de l'œuvre ne sont plus perceptibles. La particularité est fonction de la sensibilité et de l'affectivité de chaque individu, de son caractère. Certains seront plus portés à aimer tel ou tel genre d'œuvre. [...]
[...] Elle doit être faite en vue d'un idéal et non en copiant le réel. Ce que l'artiste doit imiter, c'est un modèle universel, éternel. L'imitation peut être féconde si elle subordonne les valeurs de la beauté aux valeurs morales, l'esthétique à l'étique. L'Art tient une place importante dans la cité : il a un rôle à jouer dans l'éducation des gardiens. Les poèmes doivent faire aimer toutes les manifestations de la vertu. La musique doit adoucir les mœurs. Pour ARISTOTE, imiter est naturel aux hommes Tous les hommes prennent plaisir aux représentations mimétiques. [...]
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