L'une des questions centrales que l'on peut se poser par rapport à l'art, notamment suite aux mouvements de l'art moderne puis de l'art contemporain au XXème siècle, est celle de savoir ce qui nous permet d'affirmer, de juger que tel objet est de l'art. Il s'agit donc de rechercher une définition de l'art, une forme d'essence de l'art. Et de s'interroger sur le critère de l'art, le critère qui doit nous permettre de distinguer entre ce qui tient de l'artistique et ce qui, au contraire, ne relève pas de l'art (...)
[...] Il s'agit de l'ensemble des hommes qui ont affaire à l'art comme spectateurs, auditeurs. Peut-être est-ce la façon dont l'œuvre est perçue, accueillie, reçue, qui fait d'elle une œuvre d'art. Interviennent alors les spécialistes de l'art (marchands, conservateurs, critiques, théoriciens de l'art Le fait qu'il y ait une critique d'art (littéraire, cinématographique ) souligne bien que l'art n'est pas définissable a priori et que c'est par le biais de la discussion, de l'échange, du jugement des autres qu'il se définit. Mais cette solution n'en est pas vraiment une. [...]
[...] C'est ce dont témoignent finalement les mouvements de l'art moderne et de l'art contemporain : ils nous posent problème en faisant exploser les critères classiques de l'art (le beau, le génie ) ; mais ils nous montrent aussi que l'art est essentiellement une activité créatrice qui dépasse les critères et les règles. L'art, en ce sens, est au sein de la culture, l'expression d'une liberté fondamentale. Les révolutions modernes de l'art seraient ainsi le signe de cette dimension. - Allons plus loin : la réponse des critères de l'art est aussi ouverte que l'art lui-même. Elle s'observe dans l'histoire de l'art mais aussi dans le futur de l'art. [...]
[...] Le beau est totalement subjectif et privé ; le jugement de goût se fonde sur l'émotion individuelle ; à chacun son goût ne signifie pas autre chose qu' à chacun son art Développé dans ses conséquences, cela signifie que tout est art : il suffit qu'un individu et un seul affirme l'objet x me touche, x est beau pour que x accède de facto, dans cette logique, au statut d'œuvre d'art. Si quelqu'un vous dit qu'une chanson de Lorie est belle, vous devrez admettre que cette chanson est une œuvre d'art au même titre que la Flûte enchantée de Mozart ou qu'un air de Satie. c. Pour sortir de ces deux positions, qui vont chacune dans une forme d'extrême (le pur intelligible ou la pure émotion), il importe de préciser ce qu'est un jugement de goût en matière d'art. [...]
[...] On peut alors se demander si ce n'est pas, en définitive, plutôt que le beau de l'œuvre, ou le génie de l'artiste le monde de l'art, le dispositif des musées, le marché de l'art, les critiques d'art qui sont les vrais critères de ce qui est art et de ce qui ne l'est pas. III] CONCLUSION : critère de l'art ? Au terme de ce parcours, il semble donc que nous n'ayons pas réussi, avec la critique de la notion de beau, puis celle de la notion de génie, à trouver un réel critère qui nous permette de définir ce qui est art et ce qui ne l'est pas. [...]
[...] La question renvoie au débat entre classicisme et esthétique du sentiment 2. Comment se mettre d'accord sur un jugement de goût ? Spontanément, en effet, nous pensons que le goût est affaire personnelle et subjective. A chacun son goût disons-nous communément. D'un côté, tout le monde serait d'accord pour affirmer et juger que la somme des angles d'un triangle est égale à 180° ; un tel jugement est universel et objectif. Au contraire, nous pensons qu'en ce qui concerne le goût, c'est le relativisme qui gagne. [...]
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