L'oeuvre d'art ne serait-elle que ce que le temps a sanctifié par l'ancienneté ?
L'histoire par des couches de temps, de regards, de commentaires, rendrait-elle les oeuvres plus impérieuses et plus émouvantes ?
Est-il possible de porter des jugements généraux, voire universels sur des objets particuliers, nécessairement singuliers puis qu'il s'agit de création ? L'art relèverait d'un jugement nécessairement subjectif, particulier, individuel. Le jugement esthétique ne s'oppose-t-il pas alors au jugement scientifique en tant qu'il est objectif, général et universel ?
Il y a une histoire de l'art et dans cette histoire, nous disent les historiens, sont sédimentés le passé des hommes, de leur culture, leurs échecs et leurs espoirs, exprimés sur le mode de l'expression artistique. En ce sens, si certains se réfugient dans les formes anciennes, n'est-ce pas pour fuir leur propre histoire et se réfugier dans des formes que le temps a rendues acceptables, vénérables, voire sacrées et qui dès lors sont vécues comme celles d'un âge d'or ? Marx, en ce sens, dans son Introduction à la critique de l'économie politique, parle des sculptures de l'art grec comme possédant le charme de l'enfance.
Le rejet de l'art contemporain, en tant qu'il a à voir avec notre temps, n'est-il pas un refus de voir, de penser le monde où nous vivons ?
Si l'oeuvre d'art parle de la société où elle est née, n'est-ce pas dire que les oeuvres contiennent du sens ? Les oeuvres ne seraient-elles, alors, qu'illustrations, discours sur leur temps ? (...)
[...] Mais par le cri, le corps se vide, disparaît. Ainsi la figure du pape qui crie s'estompe dans un rideau de sombre transparence, ne reste alors que des marques sur un suaire rayé. Bientôt, la figure disparaît, ne laissant qu'une trace vague de son ancienne présence, une zone de brouillage, d'effacement. Là où était la figure, une surface nettoyée vaut maintenant comme signe du corps échappé : vague de tempête, de jet d'eau, de vapeur. Hic errat homo ! Dune de sable Huile et pastel sur toile x 147,5 cm, Collection Ernst Beyeler, Bâle (cf Bacon Dune de sable). [...]
[...] Individualisé, en ce sens qu'une sculpture représente un sujet particulier que nous reconnaissons immédiatement : Apollon par sa beauté plastique et l'équilibre de ses proportions. Dionysos par ses rondeurs et les pampres de vignes. Zeus par sa barbe et sa puissance musculaire, mais plastique Athéna par sa lance, son casque, et sur le tétradrachme, sa chouette. Idéalisé, en ce sens que l'individuation ne va pas jusqu'à l'individualisation, elle se limite à un type : Ainsi, les Kouroi et les Kourai semblent sculptés en série. [...]
[...] Par là il pose une contradiction. Une distinction idéologique : Mais cette contradiction, n'est pas innocente, car Kant établit par là, en sous-main, une distinction sociale : o D'un côté la bourgeoisie cultivée o De l'autre, le peuple vécu comme lieu fantasmagorique de la nature inculte, de la barbarie instinctuelle. Une pathologie : Enfin, Kant définit le plaisir esthétique sous sa forme pure comme désintéressé, c'est-à-dire comme vulgarité vaincue, comme pulsion dénié. Mais l'inhibition du plaisir est une forme névrotique du plaisir. [...]
[...] Une reflexion sur la lumière composées de couleurs pures. Monet est plus radical et le principal promotteur de ce mouvement : il interprète plus qu'il ne représente ou reproduit. Les Nymphéas qu'il exécutera de 1900 à 1925, n'offrent que des taches de couleurs qui ne visent pas à dépeindre, mais à évoquer ? Certaines Nymphéas sont à la limite du monochrome. (cf Monet Nymphéas) Ce n'est plus le sujet, la représentation objective du réel, mais les sensations du peintre, sa subjectivité : le sujet n'est plus dans le représenté, mais dans le représentant. [...]
[...] Ex 2 : Christian Boltanski[12], Mémoire d'une jeune fille de Bordeaux, CAPC de Bordeaux Dans un mur une ouverture fermée par un verre : une vitrine Cette vitrine donne sur une chambre Le lit est défait Sur la table des livres ouverts, des feuilles de papier, des crayons, un stylo Les lumières du plafond et de la lampe de bureau sont allumées. Quelques vétements trainent. La porte de la chambre est mal fermée, comme pour un départ rapide. Manifestement, c'est la chambre d'une étudiante. Sans doute vient-elle de sortir. Est-elle en cours ? Fait-elle des courses ? [...]
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