La réflexion d'Aristote s'articule tout d'abord autour d'un postulat anthropologique. Il définit ainsi l'homme comme un « animal politique ». Cette célèbre affirmation ne vise pas seulement à décrire ce qui distinguerait l'homme des autres animaux. Elle vise surtout à souligner que l'homme n'est lui-même, de façon entière, que comme appartenant à une cité, à une politeia, que comme citoyen (...)
[...] Ce qui oppose la politeia et la démocratie, ce n'est donc pas que le démos aurait le pouvoir. C'est que, dans la démocratie, le démos ne vise pas l'avantage commun. C'est cette insistance sur l'idée de gouverner au nom du bien commun qui l'amène en outre à distinguer quatre formes de démocratie. Ces formes s'opposent selon la composition sociale du peuple. La richesse de la pensée d'Aristote tient au fait qu'il ne se contente pas de penser le démos selon des critères strictement politique. D'une certaine manière, il le décrit selon des caractéristiques presque sociologiques. [...]
[...] En cela, il rejoint les démocrates athéniens. Ces derniers étaient parfaitement conscients de ce danger d'un basculement vers la démagogie. C'est pourquoi ils accordaient une grande importance à la protection de la constitution et des lois : il fallait se prémunir contre toute tentative de gouvernement personnel qui serait légitimé par la popularité du chef et qui mettrait en cause les fondements mêmes de l'ordre démocratique. D'où 8 l'existence d'une procédure aux premières heures de la démocratie grecque : l'ostracisme voté par l'Assemblée du peuple pour éloigner de la cité toute personnalité risquant de restaurer un pouvoir tyrannique ou oligarchique. [...]
[...] D'abord, les pâtres (qui constituent un bon peuple car leur mode de vie les entraîne aux activités guerrières). Ensuite, les masses urbaines (artisans, marchands, hommes de peine Ces masses populaires sont mauvaises car leur activité ne s'accompagne d'aucune vertu. Compte tenu de leurs allés et venues sur l'agora, cette race de gens a l'assemblée facile Dans ces démocraties, ce n'est plus la loi qui est souveraine mais c'est la masse et la masse est guidée par les démagogues. En effet, pour Aristote, la principale menace suscitée par le régime démocratique, c'est la démagogie. [...]
[...] Aristote (-384 ; -322) est né en Macédoine au Nord de la Grèce. Il est le fils d'un médecin. A 17 ans, donc en -367, il s'installe à Athènes où il rejoint l'Académie de Platon. Il y enseignera. Il loue une véritable admiration pour son maître mais il ne se contente pas de vénérer sa pensée : il cherchera à l'améliorer. Vers -347, il fonde une école hors d'Athènes, sur l'île de Lesbos où il mène l'étude des sciences naturelles. [...]
[...] Ils ont été notamment regroupés dans La Politique. Cet ouvrage prend donc la forme de notes adaptées à l'enseignement oral. Comme ces notes ont été en partie réécrites par les élèves d'Aristote, cet ouvrage apparaît un peu décousu et désorganisé. Mais son contenu révèle au contraire une démarche extrêmement méticuleuse, une description minutieuse, clinique même. Chaque problème est abordé sous ses différentes facettes et chaque facette soulève de nouvelles questions. A la différence de Platon, Aristote n'utilise pas le procédé du dialogue et des questions / réponses. [...]
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