En pleine crise des années 1930, l'Homme comprend encore une fois que la recherche du profit n'est pas la solution pour une société prospère. C'est dans ce cadre que l'autrichien Robert Musil écrit : « L'argent change tout en concepts, l'argent est désagréablement rationnel. Quand je vois de l'argent, je pense immanquablement à des doigts méfiants, à beaucoup de criailleries et de raisonnements ». Ainsi, l'argent serait un moyen de dénaturer les rapports que les Hommes peuvent entretenir avec leur environnement. L'Homme perdrait alors ce qui fait de lui un animal pensant, perdant la notion de matérialisme et d'humanité. Il est intéressant de peser les pour et les contre de cette thèse. Mais n'existe-t-il pas un autre moteur à la dénaturalisation des rapports de l'Homme avec ce qui l'entoure ?
[...] La régulation des rapports commerciaux entre les hommes est un autre but de l'argent. En effet, en simplifiant les échanges commerciaux, il permet aux hommes, même de cultures différentes de communiquer entre eux afin de s'entendre et de nouer des liens de respect mutuel. Mais encore une fois, ce but est souvent détourné, pour se métamorphoser en une course bête et méchante vers la richesse. Vouloir devenir plus riche que son voisin est devenu une préoccupation pour une majeure partie d'entre nous. [...]
[...] L'Homme perdrait alors ce qui fait de lui un animal pensant, perdant la notion de matérialisme et d'humanité. Il est intéressant de peser les pour et les contre de cette thèse. Mais n'existe-t-il pas un autre moteur à la dénaturalisation des rapports de l'Homme avec ce qui l'entoure? * * * * L'argent est totalement amoral, par essence. Il n'est ni bien ni mal, il est le moteur des plus belles, comme des plus mauvaises actions que l'être humain puisse concevoir. A l'image de cette amoralisme, il échappe également aux sentiments de l'être humain. [...]
[...] * * * * Par son essence même, l'argent reste un moyen universel de parvenir à ses fins. Comparé au pouvoir politique, qui est généralement réservé à une élite, le pouvoir monétaire est accessible au plus grand nombre, même si les capacités de gain varie d'une personne à une autre : certes il y a de très riches, mais il y a aussi de très pauvres. Toutefois, l'argent demeure la source de pouvoir la plus universelle et la plus facile d'accès. [...]
[...] Simmel est plutôt en accord avec cela dans La Philosophie de l'Argent. En effet, l'argent est obligatoire dans nos sociétés, comme étant le moyen universel, permettant à chacun d'assouvir ses désirs, en utilisant l'argent comme un intermédiaire dans les séries téléologiques. Il est le médiateur dans nos échanges. En effet, comment peut-on définir à tous les coups, sûrement, la valeur d'un objet en fonction d'un autre objet? L'argent permet à quiconque en possède suffisamment de posséder un objet qu'il pourrait désirer. [...]
[...] En effet, le financier ne fait pas appel à son libre arbitre, sa créativité, deux choses qui différencient l'homme de la machine. L'argent change donc l'homme en une simple machine à calculer. Le personnage de Saccard dans L'Argent est un exemple frappant de ce rationalisme excessif. Nous savons en effet que les motivations de Saccard sont principalement la grandeur et la victoire face au banquier Gundermann. Il lance donc sa Banque Universelle, en prenant parfois des décisions illégales, trop occupé qu'il est, à penser à sa revanche plutôt qu'à la stabilité de son affaire. [...]
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