Le terme d'aliénation est un terme commun à la langue juridique, à la psychiatrie et à la philosophie. Ces différents contextes dans lesquels s'emploie cette notion donne une certaine relativité sur la manière dont on peut l'entendre. En effet, le sens juridique d'aliénation équivaut à la cessation d'un bien ou d'un droit. On parle de droits inaliénables sur les droits que l'on ne peut céder, en revanche on parle d'aliénation sur les biens tels que par exemple les propriétés immobilières. Une propriété peut être vendue et donc cédée à un autre, cette cession étant une aliénation. L'aliénation dans le champ psychiatrique prend un sens différent, on ne parle plus d'un rapport entre un être et un droit ou un bien mais d'un être en rapport avec son être. De plus, l'aliéné mental ne possède plus tout ou partie de ses facultés mentales ce qui le poste au regard de la société comme étant dépossédé d'une partie de lui-même.
[...] L'aliénation pris dans son sens juridique peut sembler ne pas avoir une pertinence sur l'enjeu philosophique du fait de son usage spécifique aux biens et aux droits. Cependant dans une conception où la propriété est une extension de la propriété de la personne comme le pense par exemple John Locke, l'aliénation dispose alors d'un sens directement ontologique, à savoir qu'elle est une dépossession d'une partie de soi où les objets possédés font partie de l'être humain au même titre que son corps ou ses facultés. [...]
[...] C'est ainsi que l'esprit étranger à lui-même peut devenir l'esprit vrai, c'est-à-dire offrir la possibilité d'un monde éthique fait de droits. L'aliénation ici est comprise comme l'ensemble d'un processus de dépossession de soi et d'une reconquête de soi qui ainsi se surpasse. L'aliénation se définit alors comme mouvement de la conscience qui s'objective et reconnaît le monde comme étant son propre monde. L'aliénation est perçue ici comme nécessaire donc à la reconnaissance et voit dans la perte un gain plus grand que la perte. [...]
[...] VI) Enjeux Enjeux politiques L'aliénation est elle positive ou négative pour la société ? VII) Plan du devoir Plan du devoir : Le processus d'aliénation Etre dépossédé de ses biens, c'est être dépossédé de soi. La dépossession mentale Spécificité de la dépossession mentale : l'aliénation totale II) Le reste L'absence de reste, l'aliénation qui conduit à la mort L'existence sociale de l'individu, le reste incompressible de l'existence. [...]
[...] Et c'est en cela que l'aliénation présupposant l'être humain comme étant constitués d'objets saisissables par lui-même quelque soit les champs de son effectuation est une dépossession le plus souvent partielle de soi. Mais que reste-t-il donc de l'être d'un être humain aliéné ? Cette question du reste de l'être humain aliéné offre plusieurs possibilités de réponses. En effet si l'être humain se conçoit comme une somme d'objet dont il doit avoir la possession pour être un homme, alors l'aliénation de l'homme n'a pas de limite et peut s'étendre jusqu'à la mort. [...]
[...] Ici, c'est donc le type des formations sociales qui conditionnent le retour à soi et non la dialectique hégélienne de l'objectivation. Si ce n'est pour Hegel, l'aliénation est donc comprise comme une hétéronomie, c'est à dire penser par autrui, préjuger. C'est en terme kantien être mineur "La minorité, c'est l'incapacité de se servir de son entendement sans la direction d'autrui". Mais être mineur sous entend la possibilité de devenir majeur et de remplacer la direction d'autrui par la direction de soi. [...]
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