action, maîtrise, maître
Polysémie et ambiguités du terme de « maître », qui possède trois significations : celui qui domine (dominus en latin), celui qui donne ses règles à l‘art (grd peintre par ex) ou maître d‘école (magister), celui qui transmet des connaissances et éduque à l‘autonomie rationnelle pour pousser à se conduire soi-même dans la pensée.
En ce sens, je pourrais dominer l‘action, être une référence pour elle ou encore faire de mon action une action autonome. En quoi ces sens s‘appliquent-ils à l‘action ?
De plus, formule suppose proclamation, postulat : « je suis maître de mon action ». Quel sens y a-t-il à se dire maître de son action ? Que veut celui qui se dit maître ? Quelle est son intention ?
Cette formule n‘est-elle pas la condition d‘une existence qui fait sens ? Car si je ne suis pas maître de mes actions, quelle est alors leur sens ?
[...] Polysémie et ambiguités du terme de « maître », qui possède trois significations : celui qui domine (dominus en latin), celui qui donne ses règles à l'art (grd peintre par ex) ou maître d'école (magister), celui qui transmet des connaissances et éduque à l'autonomie rationnelle pour pousser à se conduire soi-même dans la pensée. En ce sens, je pourrais dominer l'action, être une référence pour elle ou encore faire de mon action une action autonome. En quoi ces sens s'appliquent-ils à l'action ? De plus, formule suppose proclamation, postulat : « je suis maître de mon action ». Quel sens y a-t-il à se dire maître de son action ? Que veut celui qui se dit maître ? Quelle est son intention ? [...]
[...] Quel est le sens d'un tel engagement ? Que vise celui qui se dit maître de ses actions ? III/ Existence dotée d'une exigence de sens : le jugement d'autrui Statut de la formule Elle témoigne d'une illusion si elle est un jugement de connaissance qui constitue la réalité (si j'affirme et que je pose que je suis maître de mes actions, je prends mes désirs pour vrais). En revanche, si elle témoigne d'un engagement qui vaut promesse, d'une intention devant le monde, elle prend son sens : je suis alors lié au jugement d'autrui. [...]
[...] En ce sens, elle est une véritable aventure subjective en tant qu'elle ouvre un avenir. Je peux être maître de mon action au sens où après coup, dans l'examen rétrospectif de l'action, je me la réapproprie Je peux agir ainsi dans un récit autobiographique ou historique par exemple, à la première personne. Mais en ce sens, est-ce toujours mon action ? Paradoxes : Je deviendrais maître de mon action au moment même où elle n'est plus mon action, je ne peux donc la modifier que subjectivement (on retrouve cette idée dans le livre de Chateaubriand, Mémoires d'outre tombe, dont le titre montre qu'il faudrait ne plus être pour être maître), la maîtrise porterait sur le sens qu'on y découvre a posteriori. [...]
[...] Il relève d'une exigence de sens : il est la condition d'advenue d'une existence qui se voue au sens. Par cette formule s'énonce le sens de la responsabilité bien comprise L'action est habitée par mon effort pour m'en rendre maître, j'entends tout faire pour être vigilant, je vise une responsabilité authentique, une moralité. Par exemple, un boulanger peut aisément arnaquer un enfant qui viendrait lui acheter du pain, ce qui n'est pas moral. Il n'est pas non plus tout à fait moral de ne pas l'arnaquer car cela aurait des conséquences néfastes sur le commerce : perte de clients. [...]
[...] De plus, la loi est celle que je me donne, une personne qui transgresse la loi est donc en contradiction avec elle-même. Le sujet politique est un véritable sujet en tant qu'il est en accord avec soi. Se dire maître de son action, c'est donc d'abord se dire maître de sa parole, maître de la politique : je produis une parole en mon nom propre, je m'engage dans cette parole, je m'y identifie. Je m'expose avec courage au monde, je suis un véritable « je ». [...]
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