Devoir répondant à la problématique suivante : Dans quelle mesure Zola adosse-t-il dans ses réflexions sa conception de la création artistique à celle de la lutte politique ?
[...] L'art est une manifestation de la vie A. L'art ne meurt ni ne disparaît, il évolue 1. Ceux qui prennent l'évolution de l'art pour sa décadence ne comprennent en fait pas comment l'art perdure et se réinvente 2. Il n'y a donc pas absence d'art, mais absence de sensibilité chez ceux qui refusent aux nouveauté le statut d'art : "les cerveaux les plus vides, les cœurs les plus secs" (Mes haines, causeries littéraires et artistiques, 1866) 3. Zola donne une vision politique de l'art, qui traite selon lui "de vie, de lutte, de fièvre" (Mes haines, causeries littéraires et artistiques, 1866). [...]
[...] L'art n'est pas "beauté" ni "perfection" (ligne 5). Zola attaque en réalité l'académisme qui fige l'art dans une forme ancienne et donnée par avance L'art est "fièvre" : Zola file la métaphore organique du corps malade, dont la fièvre est un symptôme, qui constitue en réalité un mal pour un bien. Cette fièvre symbolise la création et l'enfantement. C. En matière d'art, les conservateurs confondent naissance et mort 1. Dans l'art, démolition et construction se confondent. L'art se "reconstruit" donc sur un champ de ruines : "nous en sommes à l'heure de la démolition" (lignes 18-19, Mes haines, causeries littéraires et artistiques, 1866) 2. [...]
[...] En ce sens, l'art remet en cause l'ordre établi, au même titre que les luttes politiques. II. La création n'est pas imitation A. Les règles du passé ne peuvent servir de modèle à l'avenir 1. L'art comme la société font l'objet de règles désuètes. Le vocabulaire que Zola emploie fait signe vers une analyse politique de la création artistique : "les cuistres qui nous régentent" (ligne 27, Mes haines, causeries littéraires et artistiques, 1866) désignent la figure du censeur qui empêche la société d'accoucher d'elle-même C'est la peur qui empêche la création. [...]
[...] L'art est "agrandissement du cadre" (ligne 37, Mes haines, causeries littéraires et artistiques, 1866). Le conservatisme en matière artistique consiste selon ZOla à prendre modèle "sur les temps écoulés", qui ne disent pourtant plus rien de la société actuelle. En d'autres termes, l'art ancien convenait à une société ancienne, et une société moderne qui refuserait un art moderne, à son image, se condamnerait à imiter le passé. En affirmant qu'il existe "Autant de société, (que) d'oeuvres diverses" (ligne 35, Mes haines, causeries littéraires et artistiques, 1866), Zola insiste sur le rôle de l'art comme miroir de la société dont il est contemporain Par conséquent, l'art du passé est une "vérité relative" car il ne vaut que pour la société dont il a été le miroir. [...]
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