Théories de l'état, murs, mondialisation
Son premier travail consiste à établir un constat sur la construction des murs ou frontières renforcées par des barrières électrifiées. Elle part du fait que ces murs ou barrières sont en partie inefficaces. Elle propose une hypothèse pour comprendre leur fonction : une érection symbolique pour rehausser l'État dans le cadre de la mondialisation qui affaiblit les États. Elle propose de voir cela comme une mise en scène, une théâtralité de la défense. Elle accompagne son propos d'une analyse psychanalytique des mécanismes de défense. Nous serions face à la nécessité d'une illusion pour résoudre nos difficultés à appréhender le devenir du monde et son ingouvernementalité.
[...] De plus, le néolibéralisme est normatif. C'est un ensemble constructiviste qui se donne les moyens pour se construire et se développer. Les discours, au sens de Foucault, façonnent les acteurs et toutes les décisions dans tous les domaines sont marqués ou doivent l'être par la logique marchande. Ce n'est pas une donnée ontologique, il cherche simplement à imposer une rationalité néolibérale et pour cela il a besoin de l'intervention politique de l'État. Nous avons un exemple dans l'Ouest de la France où les élus locaux de gauche se sont engagés dans le projet d'aéroport de Notre Dame des Landes. [...]
[...] Nous avons des problèmes avec l'altérité et la différence, ces distinctions sont devenues confuses. Il y a une tendance à ce que les pouvoirs anciens, la violence et l'économie se détachent des États-nations et de la souveraineté classique, il existe une déterritorialisation à grande échelle. Cette auteure note qu'au-delà la loi il y a une intensification du rôle de l'armée et de la police. C'est visible en France où l'armée en arme patrouille dans les gares, les soldats sont coordonnés avec des groupes de policiers et de vigiles. [...]
[...] Le sécuritaire se marie bien avec l'ultralibéralisme. L'argumentation de Wendy Brown s'appuie sur son étude de la logique à l'œuvre dans le néolibéralisme. Il y a un débat sur les notions de libéralisme et de néolibéralisme. Ce dernier terme lui semble le mieux adapté à notre situation, c'est la variante actuelle du capitalisme. Ce n'est pas seulement une économie, c'est aussi une normativité, une conception politique du devenir humain qui concerne la théorie de l'Etat. Ce néolibéralisme c'est un ensemble de mesures économiques et une gouvernementalité pour favoriser le capitalisme sous sa forme contemporaine. [...]
[...] Dans notre aire géographique, deux éléments le montrent clairement : - Le fonctionnement de la banque Clearstream qui a tout fait pour faire taire Denis Robert qui enquêtait sur ses pratiques de blanchiment d'argent et dissimulation de mouvements de fonds en vue d'évasion fiscale ; - l'agence Frontex qui est chargée de la frontière externe de l'Europe, dont nous joignons un descriptif en annexe. Dans le premier cas, le journaliste passe en procès, un de ces procès ayant été initié par notre chef d'Etat lui-même. Dans le second cas, les murs sont gérés au niveau européen avec le plein accord des Etats. L'argent se déplace librement notamment pour échapper aux impôts des Etats, par contre ce n'est pas possible pour tous les hommes. [...]
[...] Pour essayer de comprendre les enjeux et les difficultés, il est possible de classer les différences entre les phénomènes, de façon un peu schématique, d'un côté le soft et de l'autre le hard Les théories du pouvoir contemporaines ont souvent développé une vision qui met en avant des éléments non matériels comme le discours, l'habitus, le fonctionnement du symbolique, la discipline, la mobilité, la flexibilité, le mouvement, l'adaptation aux situations, la décentralisation, les dispositifs de sécurité qui sont multifactoriels. Dans ce cadre, les murs semblent archaïques et hors de propos. [...]
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