Il s'agit d'un commentaire de texte du texte "La visibilité de l'Eglise" de Carl Schmitt, éclairé par le contexte historique et social de l'époque. Il se confronte à la contradiction à laquelle l'Eglise doit faire face: à la fois visible en ce qu'elle doit exister manifestement dans le monde, et invisible, en tant qu'elle est en relation avec Dieu. Il s'agit alors de se confronter à cette contradiction, tout en gardant un regard critique sur ce texte avant tout polémique parce que très conservateur.
[...] Dans un premier temps, il a déduit l'invisibilité de l'Église de son fondement en Dieu, qui est la seule réalité. Il reste à prouver que Dieu est en effet la seule réalité, et il va se servir de l'argument de l'Incarnation. En effet, Dieu s'est rendu visible lors de l'Incarnation, il est devenu immanence. Carl Schmitt insiste sur ce caractère immanent de Dieu plusieurs fois dans son texte, notamment où il évoque précisément cette Incarnation et parle de « Dieu (qui) devient homme » et de « humanité du Fils de Dieu »1. [...]
[...] SCHMITT, « La visibilité de l'Église », loc. cit., p Par la violence de cette comparaison et du vocabulaire employé, on comprend bien qu'il critique vivement cette conception, puisqu'elle est contradictoire avec la sienne, incompatible. En définitive, Carl Schmitt fait de ceux qui ne reconnaissent pas l'Incarnation des athées, et affirme par là même sa conception biaisée de la religion et de la société. Finalement, l'époque de Carl Schmitt semble mieux disposée à rendre l'Église invisible plutôt que visible : il s'agit de donner plus de pouvoir à l'individu, pour le rendre capable de se hisser lui-même au niveau de Dieu, sans aucun intermédiaire, soit pour détruire l'idée même de Dieu. [...]
[...] Si le Christ est visible et que l'Église lui est analogue, elle doit aussi être visible. Ainsi, le juriste crée un véritable système d'argumentation basé sur l'analyse de la nature du Christ et des fondements de l'Église, qui se veut au plus près de l'histoire biblique et de la réalité Le concept d'Église visible invisibleNéanmoins, ce n'est pas vraiment l'Église qui est invisible. L'invisibilité s'applique au concept même d'Église visible : « le concept d'Église visible est lui-même quelque chose d'invisible »1. [...]
[...] En effet, en prônant l'abolition de l'État, Bakounine devient l'ennemi du politique, et par là-même, celui de Carl Schmitt. Bakounine est donc doublement l'ennemi puisqu'il soutient de même l'abolition de l'Église. En conséquence, la pensée schmitienne est contrainte de tenter de comprimer le développement de l'athéisme, qui nuit sérieusement à l'idée d'une théologie politique. Cette bataille s'annonce difficile car il ne s'agit pas seulement de vaincre l'absence de croyance en Dieu, mais également l'absence d'implication politique de la religion. Effectivement, cette tendance gagne les rangs des plus croyants dans un monde où l'individu apparaît seul pouvoir entretenir une relation particulière avec Dieu Libéralisme et individualismeAu début du XXe siècle, le libéralisme est à son apogée dans les pays dits industrialisés. [...]
[...] Il faut comprendre l'Église comme étant au cœur d'une dialectique du visible et de l'invisible, afin de restituer sa véritable nature et sa vraie relation avec Dieu L'invisibilité de l'Église au début du XXe siècle1.1. Le socialisme et l'anarchisme athéesAu XIXe siècle, l'athéisme gagne du terrain à la fois sur le plan philosophique et politique. On le trouve par exemple dans les idéologies socialiste et anarchiste. D'une certaine manière, l'athéisme affirme l'invisibilité de l'Église, c'est-à-dire qu'elle doit disparaître du monde parce qu'elle constitue un frein à la liberté, notamment politique. [...]
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