Ce document est un commentaire de texte complet et entièrement rédigé, qui porte sur "Traité de la Nature Humaine", III La Morale, de Hume.
Dans un premier temps, nous allons effectuer une mise au point sémantique concernant la notion de nature. Cette clarification nous permettra ensuite de démontrer l'absurdité de cette affirmation selon laquelle le vice est naturel, une position qui se veut à l'opposée de la pensée puritaine qui affirme que le vice est contre nature, et la vertu naturelle.
[...] Dans ce texte, extrait de son Traité de la Nature Humaine, Hume se pose la question du caractère naturel, ou non, du vice et de la vertu. Sa position se veut à l'opposée de la pensée puritaine qui affirme que le vice est contre nature, et la vertu naturelle. Son désaccord est tel qu'il va jusqu'à employer le mot « antiphilosophique » pour qualifier ce qui est, à son sens, une facilité. Il s'agit du point de départ de son argumentation : une telle affirmation est antiphilosophique, donc va à l'encontre de la logique et se briserait face à une réflexion un tant soit peu ordonnée. [...]
[...] Il convient de mettre en contexte cette définition. En effet, le texte est paru en 1740, et même si le XVIIIème siècle se situe bien après l'apogée du christianisme, la croyance religieuse restait très répandue. La nature, donc, est tout ce qui n'est pas Dieu. Dans ce cas là, vice et vertu sont tous deux naturels, puisqu'aucun des deux ne relève de l'inexplicable : les comportements vertueux et vicieux, indépendamment de la valeur qu'on leur accorde, existent et s'expliquent, ils sont observables. [...]
[...] Il est possible de rapprocher cette définition du concept de nature humaine. Ici, le constat de Hume est malheureux : le vice serait beaucoup plus courant que la vertu, et donc plus naturel. La tendance des êtres humains à détruire, faire du mal, être vicieux selon le sens qu'Hume donne au mot, est une constante des sociétés humaines. Enfin, avec sa troisième définition, il oppose le naturel à l'artificiel, ce qui est et a toujours été à ce qui a été créé. [...]
[...] L'objectif était en effet de prouver que la croyance puritaine de la vertu comme manifestation naturelle et du vice comme excroissance contre nature était non seulement infondée, mais également totalement absurde et contraire à toute pensée logique. Le mot nature possède beaucoup trop de significations différentes pour se reposer sur un usage sans questionnements. La proposition qu'il entreprend de déconstruire apparaît alors comme totalement contre intuitive. Provenant du puritanisme, elle ne fait qu'adapter le processus de raisonnement à la vision du monde qu'elle entend prouver. Hume, au contraire, laisse la réflexion parler d'elle-même. [...]
[...] Le simple fait de considérer les actes comme un processus à part entière, avec objectif et signification, permet d'affirmer qu'ils sont toujours artificiels, puisque construits. La conclusion amenée par Hume n'est cependant pas celle à laquelle on pourrait s'attendre. Il n'affirme pas que le vice et la vertu sont artificiels, ce qui serait pourtant une continuation logique de son argumentaire sur l'artificialité des actes. Au lieu de ça, il se contente de dire que le naturel et le non naturel ne sauraient être utilisés comme facteurs de caractérisation du vice et de la vertu. [...]
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