Les Passions, David Hume, théorie des passions, esprit, bien et mal, sentiments, vice, vertu, morale humaine, éthique, moi, théorie de l'association d'idées, nature humaine, philosophie des Lumières
La probabilité est le résultat d'une opposition de chances et de causes contraires. Elle fait balancer l'esprit (= corps) entre l'idée d'un objet existant ou inexistant. L'imagination (= l'entendement) ne peut se fixer d'un côté, car aucun des deux côtés ne domine durablement : les deux coexistent ou alternent.
Comme chacun de ces deux objets suscite une passion, selon le côté vers lequel l'esprit se tourne un instant ressent une certaine passion. Ainsi, quand l'imagination est balancée entre deux objets contraires (dans les questions de probabilité), le coeur est balancé entre deux passions contraires.
L'imagination se renouvelle rapidement face aux nouveaux objets.
[...] Traité de la nature humaine, Livre II, Des Passions - David Hume (1757) I. Section 1 1. Selon les sensations perçues, on distingue les « biens » (agréables) des « maux » (pénibles). Les objets se rangent dans ces 2 catégories. 2. Tout objet (bien ou mal) produit des passions et des affections, aussi selon la situation dans laquelle il se trouve, selon l'incertitude liée à son existence. Par exemple : - un bien probable provoque de la joie alors qu'un mal probable provoque de la tristesse - un bien ou un mal selon le degré d'incertitude provoque de l'espoir ou de la crainte - un bien considéré provoque le désir alors qu'un mal considéré provoque l'aversion La volonté apparaît dès qu'un bien peut apparaître ou un mal disparaître. [...]
[...] La vivacité de l'imagination renforce les affections. Ainsi, un plaisir familier nous affecte davantage et suscite davantage notre désir, une satisfaction récente agit davantage sur la volonté (que ce qui est ignoré, passé ou étranger). La représentation des objets influence nos passions. Les passions vives s'accompagnent d'une imagination vive. La force d'une passion dépend du tempérament de la personne, de la nature et situation de l'objet. L'éloignement n'a pas la même influence que la proximité. [...]
[...] La sécurité et le désespoir affaiblissent les passions : sans nouveau flux passionnel, l'esprit s'alanguit. 6. L'incertitude et l'effort de la fantaisie renforcent la passion d'un objet dissimulé en agitant l'esprit. 7. L'absence renforce ou affaiblit notre affection selon qu'elle soit forte ou faible à la base. 8. Tout ce qui est nouveau nous affecte plus que la normale (habituel), en donnant soit plus de plaisir, soit plus de douleur. Trop fréquente, la nouveauté s'use, les passions s'affaiblissent. 9. L'imagination et les affections sont fortement liées. [...]
[...] Le résultat est le même pourtant, une association de passions : - compassion = tendresse et amitié - envie = colère et malveillance Le désir de bonheur pour autrui est lié à l'affection. La joie des malheurs d'autrui est liée à l'aversion. Partenaire = amitié Rival = inimitié 6. Les malheurs d'autrui provoquent un malaise, le mépris et le dégout. Les malheurs d'autrui auquel on souhaite le bonheur provoquent d'abord l'amitié, la tendresse et la compassion (par comparaison avec sa situation prospère passée) puis le mépris. 7. Le respect est un mélange d'humilité, d'estime ou d'affection. [...]
[...] Même si nos opinions sont influencées et dictées par le monde, c'est l'opinion du monde que l'on écoute à notre égard. 11. Influences sur ces passions Peu d'objets seuls provoquent les passions étudiées. Un comportement neutre face aux qualités observées peut être considéré comme une qualité de l'esprit mais suscite peu de passions. Un objet dont la qualité est passagère suscite peu de passions. Un objet de qualité dont la possession est commune suscite peu de passions. La souffrance physique et la maladie peuvent susciter l'humilité. [...]
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