Traité des autorités théologique et politique - Spinoza (1670) - Liberté d'expression et censure par l'État

Thèmes abordés

Traité théologico-politique, Traité des autorités théologique et politique, Spinoza, pensée, liberté de pensée, liberté d'expression, censure

Résumé du document

Selon Spinoza, la liberté de pensée ne représente aucun danger pour la société tant que celui qui s'exprime ne se sert que du raisonnement pour établir sa pensée. Autrement dit, il doit faire preuve d'objectivité et de loyauté afin de ne pas employer d'autres moyens que la pensée pour parvenir à ses conclusions. En outre, celui qui jugerait une disposition du droit mauvaise ou contraire à l'idée qu'il se fait de la justice ne doit pas pour autant désobéir à cette disposition tant qu'elle est en vigueur.

Extraits

[...] A l'état de pensée donc, aucune idée n'est dangereuse, et c'est ce que garantit le concept de liberté de pensée et d'expression. Mais dans le mesure où seul le pouvoir souverain (que Spinoza désigne sous le terme de "souveraine Puissance", Traité des autorités théologique et politique, 1670, mais qui désigne aujourd'hui l'Assemblée nationale en France, la Chambre des communes au Royaume-Uni, ou le Bundestag en Allemagne, etc.) est légitime pour décider de la loi, je n'ai pas le droit de lui opposer une concurrence déloyale. [...]

[...] Ce n'est pas parce que je trouve injuste le concept de l'impôt que je dois d'y soustraire, car cela constituerait, comme l'explique Spinoza, une "manifestation active d'opposition" (Traité des autorités théologique et politique, 1670). En d'autres termes, le désaccord ne permet pas la désobéissance. A l'inverse, celui qui, pour convaincre ses semblables, emploieraient la ruse, la haine ou la violence fait courir un risque à la société tout entière. La possibilité de vivre ensemble dans la paix tient en effet au respect d'un certain nombre de lois et de règles. [...]

[...] Traité des autorités théologique et politique - Spinoza (1670) - Liberté d'expression et censure par l'État Quelles sont les conditions qui rendent la liberté de pensée inoffensive ? Ou, négativement, dangereuse ? Selon Spinoza, la liberté de pensée ne représente aucun danger pour la société tant que celui qui s'exprime ne se sert que du raisonnement pour établir sa pensée. Autrement dit, il doit faire preuve d'objectivité et de loyauté afin de ne pas employer d'autres moyens que la pensée pour parvenir à ses conclusions. [...]