« Tout homme a une conscience et se trouve observé, menacé, de manière générale tenu en respect (respect lié à la crainte) par un juge intérieur et cette puissance qui veille en lui sur les lois n'est pas quelque chose de forgé (arbitrairement) par lui-même, mais elle est inhérente à son être. Elle le suit comme son ombre quand il pense lui échapper. Il peut sans doute par des plaisirs ou des distractions s'étourdir ou s'endormir, mais il ne saurait éviter parfois de revenir à soi ou de se réveiller, dès lors qu'il en perçoit la voix terrible. Il est bien possible à l'homme de tomber dans la plus extrême abjection où il ne se soucie plus de cette voix, mais il ne peut jamais éviter de l'entendre. », Kant.
Dans le texte qui va faire l'objet de notre étude, Kant s'est interrogé sur les origines et les manifestations de la conscience morale en analysant le comportement des hommes vis-à-vis d'elle. Il affirme ainsi l'universalité de la conscience morale, qui nous est innée. Pourtant une partie de l'humanité cherche le moyen de s'en détacher, et ce, malgré l'impossibilité qu'a l'homme de se libérer de se libérer de sa présence.
[...] Ainsi, le mot inhumain lui-même nous donne un élément de réponse. Peut-on à la fois appartenir à l'espèce humaine et agir de façon inhumaine ? D'aucuns diront que seul l'homme, parce qu'il est libre, peut avoir un comportement inhumain et agir ainsi à l'encontre même de son espèce. Mais on peut aussi penser qu'agir de façon inhumaine, c'est renoncer à son humanité. C'est pourquoi Baudelaire jalouse le sort des plus vils animaux, qui peuvent se plonger dans un sommeil stupide. [...]
[...] Prenons l'exemple des peuples anthropophages. Le fait de manger un de ses proches, notamment pour honorer la mémoire du défunt, nous semble affreusement barbare, et loin d'être conforme à notre morale, ce qui rejoint la thèse de Nietzsche selon laquelle la moralité n'est rien d'autre (et donc, surtout rien de plus) que l'obéissance aux mœurs quelles qu'elles soient Étant donné qu'il y a autant (voire plus) de mœurs que de cultures, il nous est difficile d'affirmer que notre morale puisse être universelle. [...]
[...] Dans le texte qui va faire l'objet de notre étude, Kant s'est interrogé sur les origines et les manifestations de la conscience morale en analysant le comportement des hommes vis-à-vis d'elle. Il affirme ainsi l'universalité de la conscience morale, qui nous est innée. Pourtant, une partie de l'humanité cherche le moyen de s'en détacher, et ce, malgré l'impossibilité qu'a l'homme de se libérer de se libérer de sa présence. Dans la première partie du texte (jusqu'à son être Kant postule l'existence d'une conscience morale universelle et innée, qui est donc commune à tous les hommes, puis nous présente ses manifestations. [...]
[...] Cependant, le mot voix (l.6 et laisse à penser que, pour Kant, c'est non seulement la présence de la conscience morale, mais aussi ce qu'elle enseigne, car une voix parle, qui revêt un caractère universel. Par ailleurs, la conscience est présentée comme un juge intérieur (l.2) qui [observe, menace] chaque homme. Le lexique juridique insiste donc sur une sanction qu'un juge la conscience morale menace d'infliger à celui qui ne l'écouterait pas. Ainsi, tous les hommes possèdent une conscience morale innée, pourtant tous ne sont pas tenus en respect (l.2) par cette conscience. En effet, l'expression de manière générale (l.1) suggère déjà que certains hommes tentent d'en faire abstraction. [...]
[...] Le verbe échappé qui termine la phrase de transition entre l'existence de la conscience et les conséquences qui s'ensuivent, annonce la difficile relation des hommes à leur conscience. Kant répond ensuite à une objection implicite (cf. sans doute l.5) et exprime la difficile condition de l'homme par une métaphore filée (cf. s'étourdir ou s'endormir revenir à soi se réveiller l.7). En effet, l'homme ne peut pas vivre moralement s'il vit dans le plaisir et d'autre part, s'il lui arrive parfois de recouvrer sa lucidité, on ne peut être certain de sa sincérité. Ainsi, notre voix terrible (l.6) fait écho au juge intérieur (l.2). [...]
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