Philosophie grecque, Socrate, Platon, maïeutique, Théétète, volonté divine, savoir philosophique, âme humaine, réminiscence, connaissance, sophisme, Prodicos, Phénarète
À la façon d'une sage-femme, Socrate se propose sous la plume de Platon de faire accoucher les esprits. Comme l'accoucheuse qui donne la vie à autrui par autrui et pour autrui sans rien engendrer, Socrate offre le savoir sans rien n'enseigner. Il s'agit de se demander comment Socrate donne le vrai à autrui par autrui et pour autrui alors qu'il ne prétend rien savoir.
L'extrait du Théétète étudié prend pour assise une longue réplique de Socrate où celui-ci détaille son rôle et définit son art qu'est la maïeutique. Il s'agit pour lui de faire comprendre à Théétète ce qu'il attend de lui lorsqu'il lui demande « ce que peut bien être la science ».
[...] Théétète va développer son opinion et se soumettre à l'épreuve de la maïeutique. « Qu'est-ce que la sera développée. Pour y répondre véritablement, Théétète aura besoin du consentement divin et d'une conduite digne d'un homme. Il devra être humble, et faire preuve d'un jugement raisonné pour être capable d'accéder au vrai. Agir en homme devient une condition de l'accès au savoir véritable. Ce savoir étant pourtant qu'humain », il implique que Théétète se comporte selon ce que l'homme est par essence. Quel est le rôle de Socrate ? [...]
[...] De même, il est ce miroir qui se vide de tout reflet dès lors que l'âme qui s'y confronte accède au vrai ou refuse le dialogue. Il ne reste alors qu'un miroir immaculé. Et ce selon la volonté de Dieu. Socrate a été jugé coupable de vouloir introduire un nouveau dieu, son daïmon (pas un démon), une sorte de bonne étoile qui lui a permis de s'interdire la politique, mais qui a favorisé aussi les bonnes rencontres dont découlèrent les dialogues socratiques. Ici, il s'agirait plutôt de l'antinomie d'Artémis, déesse des accoucheuses, c'est-à-dire Apollon. Celui-ci le à faire naître, mais le d'engendrer. [...]
[...] Le terme partenaire pourrait directement faire penser au terme de partenaire du rapport amoureux. Implicitement, les « partenaires » et les que Socrate entretient rappellent la beauté de l'âme socratique qui permet d'enfanter l'esprit. L'accoucheuse ne se distingue plus de la partenaire dans l'âme. La maïeutique s'imprègne d'une dimension érotique et l'inintelligent peut se donner le savoir au contact de Socrate comme l'infertile pourrait donner la vie. Ainsi Socrate détaille son rôle. Il ne donne rien. C'est l'autre, se soumettant à la maïeutique, trouve en lui-même les réponses. Socrate quant à lui n'y accède pas. [...]
[...] Nous concernant, le texte à un intérêt méthodologique. On peut se rendre compte de la volonté de Socrate, de ce qui l'habite et de son objectif. C'est un rappel de son de veilleur d'âmes, mais aussi le témoignage que le dialogue peut, lorsqu'il est bien mené, conduire à faire naître le Vrai par la confrontation et l'association des âmes. [...]
[...] Le premier est la parallèle avec l'accoucheuse qui détaille le rôle de Socrate. Le second met l'accent sur l'ignorance de Socrate et son incapacité à engendrer le savoir. Ensuite, Socrate met en perspective les accusations d'autrui conséquentes à l'absence de réponse de Socrate aux questions qu'il pose. Puis, il apporte une nuance en abordant les hommes qui n'ont pas besoin de lui et à qui il a donné le partenaire le plus à même de leur correspondre. Enfin, Socrate revient à Théétète pour lui demander de livrer son âme sans être offusqué par ce qu'il pourrait lui opposer. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture