Explication d'un texte de Kant.
[...] Ainsi, il vaut mieux bien se conduire parce qu'alors on évite la mauvaise conscience et le remords et on peut même accéder à la bonne conscience qui peut aller jusqu'à l'estime de soi quand on sait que l'on a accompli son devoir. La surveillance que nous impose la conscience morale n'est donc pas exclusivement négative et si elle nous empêche souvent de mal faire, elle peut aussi être ce catalyseur qui nous pousse à bien nous conduire. La conscience en effet possède aussi bien une force de pulsion que de répulsion dans la mesure où Kant la qualifie de puissance qui veille en nous sur les lois Ces lois sont celles de la morale mais d'une morale naturelle puisqu'elles ne sont pas le résultat d'un arbitraire [ . [...]
[...] On pourrait se dire que ces hommes n'ont pas de conscience morale mais compte tenu du fait que tout homme a une conscience ils ne peuvent être des exceptions. Kant explique ces conduites par le fait que ces hommes ont fait le choix de ne plus se soucier de l'entendre. Ce sont donc les pires hommes que l'on puisse rencontrer car ils ont fait le choix de la malhonnêteté et du vice. Cependant, ces hommes se rendent eux-mêmes sourds à la terrible voix de la conscience morale sans pour autant «éviter de l'entendre» Ainsi, leur surdité n'est que partielle et ces hommes savent bien qu'ils ne s'en soucient plus et qu'ils vivent contre la morale. [...]
[...] Ainsi en est-il des fêtes populaires ou des soirées entre amis que l'on organise et où l'on se voit offerte la possibilité de rester un temps insouciant et de vivre heureusement sans être sans arrêt taraudé par ce juge intérieur Ces moments sont des moments de distraction anodine dont tout le monde a besoin et qui montrent que la conscience morale est parfois pensante. Cependant, et si tout le monde n'a pas toujours mauvaise conscience, si tout le monde ne vit pas en permanence avec le remords, ces parenthèses heureuses ne sont que des parenthèses car l'homme ne saurait éviter parfois de revenir à lui ou de se réveiller. L'homme commun n'est pas un criminel de haut vol, un homme sans foi ni loi mais un homme qui dans le quotidien agit parfois contre les préceptes de la loi morale. [...]
[...] En effet, et indépendamment de tout contexte social ou environnemental, tout homme est capable de reconnaître et d'identifier si ce qu'il fait est ou non moralement acceptable. La conscience morale n'est donc pas seulement universelle parce qu'elle est présente en tout homme, mais elle l'est aussi par les préceptes qu'elle énonce et la limite entre le bien et le mal qu'elle définit. Il y a un bien et un mal qui sont indépendants des cultures diverses et qui fondent ainsi l'humain dans la connaissance et la reconnaissance de ce bien et de ce mal universels qui dépassent les particularités et les singularités culturelles. [...]
[...] La conscience morale n'est donc pas seulement un juge qui condamne, elle est aussi un juge qui, en tant qu'il est impartial, peut nous récompenser de nos bonnes actions. Cependant, c'est plutôt une conscience morale négative que Kant présente ici, car elle menace et surveille. Pour autant, cette menace et cette surveillance ne sont pas infaillibles puisque le mal et le vice existent et que des hommes s'y adonnent sans arrière pensée. Ainsi, nous sommes toujours libres de respecter ou non les injonctions de notre conscience morale mais alors, c'est avec cette liberté, notre responsabilité qui surgit. [...]
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