L'œuvre Gorgias, dont le sous-titre est « De la rhétorique », est plus qu'un simple traité sur la rhétorique. C'est surtout un débat qui a pour sujet la rhétorique, sa finalité et son efficacité. Le débat est présenté sous la forme d'un dialogue opposant des points de vue divergents, car Gorgias permet avant tout une critique de la rhétorique, des rhéteurs et des sophistes qui en font l'usage. Platon n'envisage pas la rhétorique comme l'art de bien parler, il la considère comme une technique de langage et un outil politique de conquête de pouvoir. À travers son maître Socrate, il veut souligner l'infériorité de la rhétorique par rapport à la philosophie. Mais le point de vue de Platon ne se confond pas totalement avec celui de Socrate, notamment parce qu'il défend la science politique et croit en un idéal pratique du citoyen. L'enjeu de l'œuvre est donc plus vaste que l'analyse de la rhétorique, il concerne la conception de l'homme et de la philosophie.
[...] Socrate pense que seule la philosophie peut rendre l'homme juste alors que la politique le corrompt. Il finit par le mythe final du jugement ultime. Le mythe raconte que la destinée des âmes après la mort dépend du rapport entretenu à la justice ou à l'injustice. Les âmes justes se retrouvent dans les îles bienheureuses. Au contraire, les âmes coupables se retrouvent dans ce que l'on appelle le Tartare d'Hadès ou elles reçoivent une punition temporaire pour les âmes pardonnables en vue d'améliorer leur état moral, ou une souffrance éternelle pour les âmes incurables pour servir d'avertissement. [...]
[...] Polos assimilent le pouvoir de l'orateur à celui du tyran, dévoilant ses propres ambitions. Selon lui, le tyran est tout puissant, car il est libre de faire ce qu'il veut, y compris toute action injuste. Pour Socrate, ce pouvoir n'est pas absolu, car le vrai pouvoir est la maîtrise de soi et de ses désirs. Il défend la justice, qui est le plus grand bien et l'injustice comme le plus grand des maux d'autant plus si elle n'est pas punie. [...]
[...] Enfin, le dialogue permet de mettre en œuvre la dialectique pour une recherche commune de la vérité. Définitions La dialectique: vient du grec dialektikê, et plus précisément de dia (rapport ou échange), legein (parler) et tekhnê (art ou technique). La dialectique peut donc se définir comme l'art ou la technique permettant d'échanger des idées à partir de positions différentes et de cerner une problématique en cherchant à dépasser les contradictions. Chez Platon, la dialectique désigne le mouvement d'ascension vers l'Idée de l'esprit. [...]
[...] C'est pourquoi il défend la rhétorique qui permet par sa puissance oratoire aux plus forts de retrouver la voie naturelle du pouvoir et de la domination. Socrate s'exprime en faveur d'une vie selon la philosophie où la vertu est la maîtrise de soi. De plus, il prescrit la modération et le contrôle de ses passions. Les deux personnages ont une conception radicalement différente du bonheur et de la philosophie, tel que Calliclès renonce à dialoguer. Acte monologue de Socrate, qui finit son raisonnement tout seul dans le but de trouver la vérité. [...]
[...] On compte parmi les figures sophistes historiques Protagoras, Gorgias, Prodicos, Hippias, Antiphon et Critias. Dans son sens second, un sophiste désigne alors avec une connotation négative, une personne qui utilise des arguments et des raisonnements séduisants d'apparence logiques, mais qui sont en fait fallacieux. Arété: excellence, vertu morale. C'est une valeur fondamentale dans la société grecque, elle est pour l'homme ce qui consacre la valeur de son être, de ses qualités et de son action. Platon définit cette vertu morale comme la justice et la philosophie de vie qui se conforme à celle-ci. [...]
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